(16/10-2003) – Les adultes qui ont eu ne serait-ce qu’une dépression lorsqu’ils étaient adolescents ont de grandes chances de développer une faiblesse psychologique. C’est ce qui ressort d’une étude menée par le docteur Lewinsohn, de l’institut de recherche de l’Oregon (Etats Unis).
Le docteur Lewinsohn a examiné 941 hommes et femmes enclins à la dépression et à d’autres symptômes deux fois. La première fois sous l’adolescence, la deuxième après leurs 24 ans. Les participants ont été examinés la première fois en 1988, alors qu’ils allaient toujours à l’école.
L’étude devait établir si les sujets avaient un ou plusieurs problèmes psychologiques sous la puberté et si ces problèmes continuaient à l’âge adulte, ainsi que l’état psychosocial de la personne en général.
Les adolescent ayant eu une dépression, quels que soient les autres facteurs, se sont avérés avoir une faiblesse psychologique générale. Celle-ci allait au travers de la personnalité psychosociale et se présentait sous forme de peur de l’échec, de problèmes interpersonnels, de problèmes de qualité de vie et de bien-être. Même s’il était possible de corriger les problèmes périphériques, l’étude a prouvé que ces adultes étaient en général moins satisfaits de leur vie que la moyenne.
Cette étude attire l’attention sur le fait que la dépression sous la puberté mène vers des troubles psychosociaux qui peuvent devenir des problèmes plus tard.
– Nous savons que certaines choses prédisposent les individus à la dépression, le fait d’être pessimiste, par exemple, explique Lewinsohn. Et nous voyons ici que ces traits sont bien plus marqués après un épisode dépressif qu’avant cet épisode. C’est une cicatrice qui marque l’individu pour le reste de sa vie.
Il a été également prouvé que les personnes ayant eu une dépression en tant qu’adolescent en garde des séquelles le reste de leur vie. Celles-ci peuvent être des troubles du sommeil ou de l’appétit, et ceci, même si l’individu n’est pas en crise ou dépressif.
– Nous pensons que ces symptômes participent à un affaiblissement de la personne et la rendent plus réceptive à la dépression, dit Lewinsohn. C’est pour cela que les personnes ayant eu une dépression lors de leur puberté doivent être gardées à l’œil, de manière à ce que l’on voie si elles développent d’autres signes dépressifs. Ces personnes doivent apprendre à identifier les différents signes qui indiquent qu’elles sont en train de devenir dépressives, de manière à ce qu’elles soient traitées rapidement.
Lewinsohn continue ses études. Il désire étudier comment ces adultes seront à l’âge de 30 ans, comment ils se comporteront avec leurs enfants ainsi que l’état psychique de ces enfants. (Cyril Malka)
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