(09/10-2003) – Les chercheurs ont trouvé une manière plus efficace de » désapprendre » la peur. Ceci pourra améliorer le traitement de l’angoisse.
Les thérapeutes comportementalistes ont trouvé une meilleure façon d’aider les patients qui souffrent d’angoisse à surmonter leur peur.
Les neurologues ont comparé différentes façons d’exposer des souris à un stimulus qu’elles avaient appris à craindre. Ils ont trouvé que le fait d’exposer ces rongeurs à une quantité massive du stimulus craint était extrêmement efficace.
D’après l’article, qui est publié dans le Journal de Psychologie Expérimentale : Processus de comportement animal (Journal of Experimental Psychology: Animal Behavior Processes) ceci peut avoir une grande importance pour le traitement clinique de l’angoisse ainsi que le traitement de phobies, de l’angoisse panique, de la phobie sociale (la timidité), le stress post-somatique ainsi que les névroses obsessionnelles.
Les chercheurs ont apprit à des souris (huit à la fois) d’avoir peur du bruit blanc en associant ce son avec un petit choc électrique transmis par le sol de la cage. Après quelques essais, les souris ont commencé à se figer – c’est-à-dire ont totalement arrêté de se mouvoir, c’est une réponse à la peur – pendant environ 72 secondes (donc à peu près 60% des deux minutes, durée du son).
Le son blanc est devenu un » stimulus conditionné « . Ce n’est pas le son qui était la source de la douleur mais il y était suffisamment étroitement associé pour mener à la peur.
Les souris ont ensuite été séparées puis partagées en trois groupes. On a mesuré leur possibilité de se remettre de la peur du bruit blanc en leur faisant entendre ce même bruit pendant deux minutes sans choc, ceci à un intervalle de 6, 60 et 600 secondes.
Cela fait longtemps que l’on s’est aperçu que le fait d’exposer des animaux ou des humains à un stimulus effrayant plusieurs fois arrête la peur.
Dans les études faites sur les humains on sait aussi que l’on pouvait exposer une personne qui avait été mordue par un chien et en avait peur à un chien câlin et doux un certain temps. Cela lui réapprenait que les chiens étaient, pour la plupart, gentils.
Le seul problème de la peur est que c’est comme tout invité indésirable : La peur, l’angoisse, entre vite mais il est plus difficile de s’en débarrasser.
Les essais ont prouvés que les souris apprennent à avoir peur du bruit blanc après juste deux essais, mais ont besoin de bien plus de deux essais afin de s’en remettre, et cela, seulement sous certaines conditions.
L’expérience a démontré que la disparition de la peur à court ou à long terme était plus efficace lorsque les souris ont été exposées à une exposition importante du bruit blanc.
Les souris qui ont été exposées au bruit blanc vingt fois avec six secondes d’écart ont arrêté de se figer après avoir été exposées en moyenne dix fois (donc une vingtaine de minutes). Les souris des deux autres groupes n’ont pour ainsi dire jamais arrêté de se figer.
Ceci change beaucoup de choses dans le monde de la thérapie car cela veut dire, par exemple, que les médicaments censés diminuer l’angoisse ne font que ralentir le processus, si on désire en finir avec son angoisse. De même, que le traitement doit être plus directe et efficace. (Cyril Malka)
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