(11/07-2016) – Au Féminin, Marie-Claire, l’Express et une foule d’autres magazines, programmes radio, télé et autres prétendent que les femmes préfèrent les mauvais garçons. Certains expliquent même pourquoi.
L’idée que les femmes préfèrent les mauvais garçons est si bien implantée, qu’on peut même trouver des modes d'emploi sur comment draguer en mode « mauvais garçon ».
Certains articles de Marie Claire, de Les Hommes Modernes et autres prétendent même que c’est maintenant scientifiquement prouvé: Les femmes préfèrent les mauvais garçons, ou les « bad boys » si on veut se prétendre moderne.
En fait, cette fameuse étude menée au début 2016 suggérait que certains hommes fumaient et buvaient afin de paraître plus attractifs à des partenaires éventuelles à court terme.
Si on laisse de côté le point de vue qui met sur pied d’égalité « mauvais » et « fumer » et « boire », est-ce vrai que les femmes préfèrent les mauvais garçons (genre machos, mecs insensibles)? Et si on regardait cette affaire de plus près avec des lunettes scientifiques?
Une façon d’en avoir le coeur net est de présenter des femmes à différents types de personnalités et de voir lequel elles préfèrent.
Dans une étude, les participantes devaient aider une personne fictive, Suzanne, à choisir un homme entre trois pour un rendez-vous. Afin de juger le genre des trois différents hommes et lequel serait le mieux, les participantes se basaient sur les réponses que ces hommes faisaient à leurs questions. L’un était gentil, en harmonie, en connexion avec ses émotions et attentif. L’autre se décrivait comme un « vrai homme » qui était plus insensible et moins gentil. Le troisième participant donnait des réponses neutres.
Lequel des trois hommes était choisi le plus souvent? Au contraire du principe que les femmes préfèrent les mauvais garçons, l’homme « gentil » était celui qui était choisi le plus souvent pour Suzanne et pour les participantes elles-mêmes (cette étude est ici).
Dans une autre étude, les participantes qui lisaient des annonces d’hommes qui se décrivaient de façon altruiste (« je travaille comme volontaire aux restos du coeur », par exemple) étaient jugés plus attractifs pour une relation à court ou à long terme que ceux qui ne mentionnaient pas ces qualités (voir l’étude en question ici).
D’autres études ont également démontré que les femmes préfèrent les hommes qui sont sensibles, qui ont de la confiance en soi et qui sont faciles à vivre et que très peu de femmes (ou même aucune) n’ont envie de fréquenter un homme qui est agressif et exigent. Ce qui ressort de toutes ces études est très clair: lorsque les femmes jugent les partenaires éventuels, elles préfèrent les hommes « gentils »… Les « bons garçons ». Pas les mauvais garçons (par exemple, celle-ci).
En fait, il ne faut pas sous-estimer le pouvoir de la gentillesse. Certaines études montrent qu’une personnalité gentille a une influence sur la force de l’attraction de cette personne. Des traits de caractère tels que la chaleur, la gentillesse, la décence sont appréciés des hommes comme des femmes, ce qui rend ces personnes bien plus désirables et attractives.
Bien entendu, des fois, on trouve des « mauvaises » personnes attractives. Il s’agit souvent là de narcissiques. Ces personnes qui se comportent en êtres supérieurs, arrogants, condescendants et qui sont prêtes à exploiter les autres, peuvent souvent paraître très attractives au premier abord.
Cela peut venir de ce qu’elles prennent soin de leur apparence et qu’elles font, au départ tout du moins, extrêmement attention à l’impression qu’elles donnent.
Les études démontrent que les femmes narcissiques ont une tendance à se maquiller plus et à être plus décolletées que les femmes qui ne sont pas narcissiques. Pour les hommes, les narcissiques passent plus de temps à travailler leur masse musculaire.
Dans le (très) court terme, les narcissiques donnent l’impression d’être bien dans leur peau, amusants, voire cultivés et en règle générale d’être plus gentils que la moyenne. Mais il leur est difficile de garder ce cap très longtemps et après quelque temps, ils paraissent bien moins bien dans leur peau, hostiles et arrogants. Vous ne serez pas étonné lorsque je vous dirai que les narcissiques n’aiment pas les relations à long terme ou les relations profondes et que s’ils tombent dans une telle relation, ils se débrouillent très mal.
Dans ce cas, la femme est partie sur une relation qu’elle pensait être avec un homme gentil, et qui s’est avéré être tout à fait différent. Ce n’est donc pas une femme qui a recherché un mauvais garçon. Elle a été trompée sur la marchandise.
Il peut y avoir bien d’autres raisons pour lesquelles les femmes tombent sur un mauvais garçon: il peut s’agir d’une répétition d’un schéma qu’on connaît bien et qu’on répète. Cela peut venir d’un grand manque de confiance en soi et de penser qu’on ne pourra pas trouver mieux. Cela peut venir qu’on s’est laissé influencer par ces différents mythes qui sont répétés à l’infini et donc on choisi ce qu’on pense est le mieux sur le marché… Bref… Il peut y avoir une foule d’explications de pourquoi on finit avec un partenaire qui ne correspond pas à nos aspirations. Mais le fait est que scientifiquement parlant, les hommes tout comme les femmes préfèrent des partenaires gentils et que nous sommes tous principalement rebutés par les imbéciles.
Perpétuer le mythe débile que les « femmes préfèrent les mauvais garçons » ne peut que créer de fausses attentes à la façon dont nous devons agir et cela peut endommager grandement le couple.
L’idée de croire que les femmes ne veulent fréquenter que les mauvais garçons est donc fausse et renforce l’idée misogyne que la femme est trompeuse. Si on veut se baser sur la science, il n’y a qu’une façon de bien draguer: soyez gentil! (Cyril Malka)
© 2016 – Malka
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