Ces croyances qui nous limitent

Ces croyances qui nous limitent

(19/03-2015) – Je n’ai pas toujours été thérapeute, j’ai commencé à enseigner des adultes en 1985 et j’enseigne toujours de temps à autre.

Au début de ma carrière, au Danemark, pendant que j’étudiais, j’ai enseigné le français dans des écoles pour adultes et aussi dans diverses entreprises et institutions. En plus du français, et de la psychologie, j’ai enseigné l’informatique (si, si !).

Dans pour ainsi dire chaque classe que j’ai eue, que ce soit au Danemark ou en France, j’ai eu au moins un(e) élève qui m’a dit, à un moment donné : « Je suis nul(le) ».

Cela pouvait être nul à quelque chose de spécifique (Windows, Linux, les ordinateurs, les langues, la grammaire…) ou juste « nul » comme ça, sans spécification spéciale. Juste « nul ».

Dans mon cabinet, régulièrement, j’ai entendu des patients s’autoflageller de la même façon : « Je ne fais rien de bien », « je détruis tout », « je suis un gros nul », « je fais tout pour tout le monde, et quand c’est mon tour, il n’y a plus personne », « j’exige plus de moi que des autres » « c’est de ma faute », « je ne supporte pas le regard des autres », et bien d’autres choses encore.

Nous savons que nous avons ces croyances par-ci par-là, certains d’entre nous plus que d’autres. Néanmoins, on ne touche à ces croyances que dans de rares conditions. Le plus souvent, c’est en entamant une thérapie qu’on parle de ce sujet.

Si on a de la chance, on va tomber sur un thérapeute qui va confirmer que vous avez bel et bien ces croyances et qu’elles vous limitent.

Et que faire pour s’en débarrasser ? Ben, retournons en enfance et voyons comment elles ont commencé. C’est bien pratique (pour lui), car vous risquez fort de vous retrouver en thérapie pendant plusieurs années.

En fait, la solution est beaucoup plus simple (attention ! je n’ai pas dit « plus facile », notez bien !).

Peu importe quand et pourquoi vous avez pris ce « principe », ou cette croyance. Vous ne trouverez jamais la source précise de cette croyance pour la bonne raison que les enfants ne sont pas si fragiles que ça, et que ce n’est pas parce que votre mère, votre père, votre oncle ou le facteur vous a dit quelque chose ou vous a mis une claque ou une raclée, que vous avez pris cette croyance. Comme ça, tout d’un coup.

Cette croyance, tout comme toute autre croyance, a été bâtie dans le temps et il y a eu plusieurs choses qui se sont passées et qui toutes ont mis leur pierre à cet édifice, sensé vous protéger. Donc retrouver le « souvenir initial » est impossible, tout simplement, car il n’existe pas. C’est tout un concept, toute une myriade de souvenirs et de choses qui se sont passées et une foule de pensées que vous avez eues (et dont vous ne vous souvenez probablement pas) qui ont forgé, petit à petit, la croyance en question.

S’il suffisait de connaître « la raison » ou la « source » d’un problème, beaucoup de choses seraient différentes.

Regardez, par exemple : les fumeurs savent tous pourquoi et quand ils ont commencé à fumer. Est-ce que cela les fait s’arrêter de le savoir ? Non, bien sûr. Tout au plus, on peut utiliser ces connaissances pour renforcer certains principes qui les aideront à arrêter de fumer, mais c’est tout.

Maintenant, si on cherche la raison de ces croyances irrationnelles, ce qu’on dit, en fin de compte, c’est que le problème n’est pas la croyance en elle-même, mais sa cause (ce qui est donc faux).

Et pendant qu’on cherche cet élément introuvable, on subit toujours cette croyance et on se convainc qu’on ne peut rien y faire tant qu’on n’a pas trouvé la raison. On est perpétuellement bloqué à un point bien précis de notre existence.

Alors que faire ?

Nous comprenons notre entourage et ce qui se passe autour de nous au travers d’un filtre. Ce filtre est composé de nos expériences, de nos opinions, de notre histoire, de nos principes et de beaucoup d’autres choses… Dont nos croyances, qu’elles soient rationnelles ou non.

Ensuite, il s’agit de se contenter de penser logiquement et scientifiquement (ce qu’on oublie très souvent.)

Déjà, premier point important, souvenez-vous qu’une croyance… n’est rien d’autre qu’une croyance. C’est-à-dire que ce n’est pas un fait (scientifiquement prouvé).

Oui, vous pouvez prouver que le soleil brille, que la pomme est un fruit et que le président américain en 2013 s’appelle Barak Obama. Ce sont des faits. Les faits sont toujours prouvables (plus ou moins facilement, bien entendu).

Une croyance ne repose sur rien d’autre qu’une idée qu’on se fait. Vous ne pouvez pas prouver que vous « êtes nul ». Vous ne pouvez pas prouver que vous « ne méritez pas l’amour ». Vous ne pouvez pas prouver que « vous ne supportez pas le regard des autres ».

Ce sont des croyances basées sur une idée que vous vous êtes faite au cours de votre vie. Cette idée vous a peut-être protégé à un moment donné, mais aujourd’hui c’est un handicap.

Et tant que vous vous accrochez à ces croyances (on en a le plus souvent plusieurs), vous continuerez à retomber sur les mêmes problèmes, vous continuerez à vous emplafonner dans les mêmes murs et vous continuerez à faire du surplace.

Pendant que vous fouillez le passé, votre futur devient votre présent. Et n’oubliez pas que votre présent aujourd’hui est votre passé de demain… Et en fait, pendant qu’on se baigne dans son passé, on laisse filer ce présent qui est si précieux.

Si nous reprenons un des élèves que j’ai enseigné en informatique qui me disait : « Je suis nulle en informatique. »

Lorsque j’expliquais quelque chose au tableau, lorsque cette élève écoutait mon cours tout en se disant : « Je suis nulle en informatique de toute façon », d’après vous, comprenait-elle grand-chose au cours ?

Non.

Et si elle ne comprenait rien au cours, était-ce parce que son père, sa mère, son mari, son neveu ou Johnny Hallyday lui avait dit qu’elle était nulle en informatique ?

… Ou est-ce par ce qu’elle y croyait ? Parce qu’elle a pris cette croyance comme sienne et qu’ELLE, elle se le dit et elle se le répète en ce moment même ? Parce qu’elle écoutait mon cours au travers du filtre « de toute façon, je suis nulle » ?

Je pense que vous avez la réponse.

Il en est de même pour toutes ces croyances qui sont réductrices, bloquantes et qui vous limitent.

Rien ne dit que vous devez vous laisser diriger par ces superstitions. Vous n’en êtes nullement obligé. Vous êtes capitaine de votre bateau, c’est vous qui dirigez et il est temps de reprendre le gouvernail.

Trouvez vos croyances qui vous limitent. Quelles sont-elles ? Que vous font-elles croire ? Contre-argumentez-les ! Combattez-les, oubliez votre passé, concentrez-vous sur votre présent et reprenez le contrôle de votre futur.

Si vous avez besoin d’aide, j’ai fait tout un système d’aide au combat des croyances qui vous limitent. Les plus communes, en tous cas (je dois être parfait(e), je suis nul(le), etc.) et vous pouvez le trouver ci-dessous – Pour chaque croyance, vous trouverez un fichier son qui vous explique 1) les principes de base pour combattre les croyances en général, 2) La marche à suivre pour combattre cette croyance et 3) les fichiers correspondants à imprimer pour vous y aider. Bon courage ! (Cyril Malka)‡

Voyez aussi l’article: “Les péchés du père”, ici.

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