Dans la tête d’un sociopathe

Voir aussi le texte: Fréquenter un sociopathe. Ainsi que le livre de Cyril Malka: Revivre après une relation toxique

Dans la tête d'un sociopathe - illustration(18/04-2022) – Imaginez-vous, si vous le pouvez, ne pas avoir de conscience, aucune. Aucun sentiment de remords, aucune culpabilité. Quoi que vous fassiez. Vous n’êtes pas limité par l’inquiétude du bien-être des autres, ni les étrangers, ni les amis, ni les membres de votre famille. Imaginez-vous ne pas avoir honte ?

Jamais.

Quelle que soit l’action égoïste, paresseuse, immorale ou douloureuse que vous avez faite, le spectre de la responsabilité ne vous effleure pas. La seule relation que vous avez à “responsabilité”, c’est que c’est un fardeau que d’autres acceptent, mais pas vous.

Maintenant, ajoutez-y cette qualité que vous avez de cacher aux autres que votre maquillage psychologique est très différent du leur. Tout simplement, car les autres partent du principe que le sens moral est une entité universelle présente dans tout être humain. Vu que les autres partent de ce principe, il vous est facile de cacher votre manque. Vous n’êtes pas retenu dans vos désirs par la honte ou la culpabilité.

En d’autres termes, vous êtes totalement libre de retenue intérieure et vos tendances de liberté de faire exactement ce que vous voulez sans être enchevêtré dans un sens moral ou par les scrupules. Vous pouvez faire ce que vous voulez et cet avantage bizarre que vous avez sur les autres doit rester caché.

Comment allez-vous vivre votre vie ? Qu’allez-vous faire avec votre avantage qui correspond à un boulet chez les autres (conscience) ?

La réponse dépendra de ce que vous désirez. Car les êtres humains sont tous différents. Même les personnes sans scrupule ont leurs différences.

Certains restent totalement inertes, sans rien faire du tout alors que d’autres sont mus par des rêves et de grandes ambitions. Certains sont brillants et bourrés de talents, d’autres sont passifs et sans passion. Certains sont violents, d’autres non.

Bien aidés par les films à suspens américains, on pourrait avoir une idée préconçue de ce qu’est un sociopathe. Le fait est que ceux-ci, même s’ils répondent à certaines caractéristiques sont très différents les uns des autres.

Ambitieux

pervers narcissisme - sociopathe - manipulation - illustration

Le sociopathe peut avoir un Q.I. élevé, et être ambitieux. Comme il ne sera pas gêné par les remords, il aura toutes les chances pour arriver haut. Qu’il choisisse le domaine des affaires, de la politique, de la banque, de la loi ou autre, il poursuivra ses buts avec une passion froide qui ne se laissera pas influencer par les problèmes de morale ou de légalité. Si nécessaire, il n’hésitera pas à bidouiller les comptes, donner des coups de couteau dans le dos à qui se trouve là, que ce soit famille, amis ou clients, à se marier pour de l’argent, à ruiner ceux qui l’ont aidé ou tout simplement écraser ceux qui sont plus petits.

Au cas où le sociopathe aurait l’ambition, mais pas le Q.I. élevé (un Q.I. normal ou peut-être un peu plus élevé que la moyenne), il sera quand même considéré comme au-dessus de la moyenne par la plupart, car il sait donner cette impression. Mais le sociopathe saura, au fond de lui-même, qu’il n’a pas les capacités cognitives ou la créativité nécessaire pour arriver à ses buts tant désirés de pouvoir et dans ce cas, celui-ci sera irrité par le monde extérieur et envieux des autres.

Dans ce cas, le sociopathe se cache dans une niche, ou dans une série de niches, dans laquelle il peut contrôler un certain nombre de personnes. Cette situation, quoique plus agréable, n’est pas satisfaisante et le sociopathe développe une humeur boudeuse, voire colérique, qui est due à la frustration que personne, à par le sociopathe, ne comprend.

Le sociopathe aime les professions qui lui donnent un certain contrôle sur les autres, de préférence si les autres sont faibles ou vulnérables. On peut donc souvent trouver des sociopathes de ce genre comme enseignant, psychothérapeutes, avocat ou entraîneur. On peut les trouver comme chef du personnel ou consultant.

Peut-être que le sociopathe n’a pas ce genre de profession et dans ce cas, on le retrouvera comme président d’une association ou bénévole quelque part. Peu importe tant qu’il lui est possible de contrôler les autres.

Le sociopathe crée facilement des situations qui effraient les autres ou qui les rabaissent. Surtout s’il considère les personnes en question comme lui étant supérieures. Le fait de les rabaisser lui donnera une sensation de contrôle et de valeur. Vu qu’il n’a aucun sens moral, il lui est relativement facile de faire extrêmement mal et de dépasser les bornes. Le sociopathe pourra facilement mentir à son boss, en pleurant éventuellement des larmes de crocodile afin de blesser d’autres personnes. Il pourra facilement saboter le projet d’un collègue ou laisser fuir certaines fausses informations sur un compagnon de travail afin de lui rendre la vie invivable.

Si le sociopathe a une tendance violente, il pourra facilement tuer quelqu’un (ou les faire tuer) que ce soit un collègue, l’épouse, l’ex-femme, son amant ou qui que ce soit qui est au travers de son chemin. La seule chose qui le retiendra sera qu’il a très peur d’être attrapé par le système et puni. Ce ne sera pas la culpabilité ou la morale qui le retiendra. Absolument rien d’interne ne le retient.

Ce sont les sociopathes les plus dangereux et ceux sur lesquels il y a plus de films.

Sans ambition

Tous les sociopathes ne désirent pas nécessairement le pouvoir, au contraire. Ils peuvent être du genre à ne pas vouloir grand-chose. Leur seule ambition peut être de n’avoir rien à faire, de se laisser aller, de ne pas avoir à faire quoi que ce soit. Le sociopathe ne veut pas travailler ou faire quoi que ce soit. Il peut facilement dormir la plus grande partie de la journée ou regarder la télé ou ne rien faire de toute la journée. Il vivra marginalisé et en tapant la famille ou les amis, il peut faire cela indéfiniment.

On pourra dire de lui qu’il n’a pas beaucoup de go, ou qu’il est déprimé. Quand on commence à mieux le connaître, on le considérera comme fainéant et même aller jusqu’à le considérer comme un moins que rien et un clochard. Mais aucune des ces expressions ne gênera vraiment le sociopathe qui peut-être “fera comme si”, s’il peut obtenir ce qu’il veut de la situation (de l’argent ou autre).

Même s’il vit de façon irresponsable et négligée, il n’est pas embarrassé par cela. Même si, pour faire bonne impression, il peut adopter une expression faciale qui correspond à la honte, et il peut expliquer comme il se sent mal. Le but de la manœuvre, qui d’ailleurs marche presque à chaque fois, est que les autres pensent que le sociopathe est dépressif et arrêtent de lui crier dessus et d’insister afin qu’il trouve un emploi.

Le sociopathe, ou la personnalité antisociale, comme elle est aussi appelée, est une structure de personnalité qui n’est pas possible à corriger. On la trouve dans 4 % de la population, c’est-à-dire une personne sur 25.

Ce manque de conscience est souvent aussi appelé “psychopathie” (voir le texte : Lorsque le chef est psychopathe). C’est l’une des premières choses à avoir été découvertes par la psychiatrie et ce mal eut plusieurs définitions au cours du temps : manie sans délire, infériorité psychopathique, folie morale et imbécillité morale.

Test

Comment reconnaître un sociopathe ?

Alors que la psychopathie, la paranoïa et autres maux ont des définitions bien précises, les psychiatres ont toujours des problèmes pour définir exactement le psychopathe socialisé.

Une des caractéristiques les plus évidentes données est celle du professeur Jeremy Coid qui a décrit cela comme “être considéré, regardé, comme si on était découpé dans du carton couleur, même dans la relation sexuelle, vous êtes juste un objet pour leur faire plaisir”, dit-il.

Vous désirez savoir si une personne que vous connaissez est sociopathe ? Essayez ce questionnaire qui est basé sur la recherche et les expériences faites sur ces personnalités.

Pour chaque trait de caractère énuméré, voyez s’il correspond à la personne que vous suspectez et donnez-lui des points d’après le barème suivant : tout à fait (2 points), partiellement (1 point) ou pas du tout (0 point). Nous allons parler d’une personne, donc je vais utiliser le pronom “elle”.

1. A-t-elle des difficultés à garder des relations stables, que ce soit privé ou travail ?

2. Est-ce qu’elle manipule fréquemment les autres afin d’arriver à des buts égoïstes sans considération pour ceux qu’elle manipule ?

3 Prend-elle la vérité à la légère et est-elle capable de mentir en vous regardant dans les yeux ?

4. Donne-t-elle l’impression d’être une personne se prenant très au sérieux, quelle que soit sa place dans la société ?

5. N’a-t-elle apparemment aucun sens du remords, de la honte ou de culpabilité ?

6. Est-ce que son charme est superficiel et peut-il être changé rapidement ?

7. Est-ce qu’elle s’ennuie facilement et demande une stimulation constante ?

8. Est-ce que son expression de ses émotions n’est pas très convaincante ?

9. Est-ce qu’elle aime prendre des risques et agir sur une impulsion ?

10. Est-ce que, quand elle fait une erreur, c’est “la faute à quelqu’un d’autre” ?

11. Lorsqu’elle était adolescente, avait-elle des difficultés à accepter les autorités, est-ce qu’elle était un peu truande ou volait ?

12. Elle n’a aucun scrupule à taxer les autres ?

13. Elle perd son calme très rapidement ?

14. Elle est sexuellement libertine ?

15. Elle a une tendance à être belligérante ou despote ?

16. Elle n’est pas réaliste dans ses choix de buts à long terme ?

17. Elle ne sait pas se mettre à la place des autres ?

18. Est-ce que vous la considérez comme essentiellement irresponsable ?

Un score de 25 ou plus indique une forte tendance à la psychopathie. Cela ne veut bien entendu pas dire que cette personne est un meurtrier en série : les psychopathes socialisés ne sont pas fous ou ne vont pas nécessairement jusqu’à la violence.

Mais attendez-vous à ce qu’une expérience relationnelle avec un sociopathe ait de fortes chances d’être une expérience qui vous endommage. (Cyril Malka)

 

© 2007 – 2014 – 2022 – Cyril Malka

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