(11/06-2012) – Une nouvelle étude indique qu’une thérapie par téléphone est plus flexible qu’une thérapie en cabinet, que les résultats sont équivalents à ceux obtenus en cabinet et que les patients y sont plus fidèles.
Une étude parue dans le Journal of the American Medical Association indique que les patients qui suivent une thérapie par téléphone ont plus de chances de finir un traitement de 18 semaines que ceux qui viennent au cabinet du thérapeute.
J’ai personnellement proposé la thérapie par téléphone et par le net depuis plusieurs années, mais le système n’est pas encore vraiment utilisé en France (voir : Le cabinet virtuel).
Aux États-Unis, environ 85 % des psychologues proposent différents services par téléphone, car beaucoup de patients peuvent avoir des difficultés à se déplacer jusqu’au cabinet.
D’après cette étude, la thérapie par téléphone est tout aussi efficace que la thérapie en face à face pour les patients dépressifs. Néanmoins, après six mois, l’efficacité de l’intervention paraît être un peu réduite par rapport à la thérapie en face à face.
Les chercheurs ont, entre autres, suivi 325 patients qui souffraient de troubles dépressifs graves.
Tandis que 21 % des patients ont interrompu le traitement (cognitif comportemental) par téléphone avant la fin, 32,7 % ont interrompu le traitement en cabinet avant la fin.
Pour les patients ayant fini le traitement, il n’y avait aucune différence dans l’efficacité à la fin du traitement. Les deux groupes étaient arrivés au même niveau.
Six mois après la fin des traitements, tous les patients se sentaient toujours mieux. Néanmoins, les patients ayant suivi une thérapie par téléphone avaient trois points de plus sur les tests de pensée dépressive que les patients ayant suivi une thérapie en cabinet.
Il y a plusieurs explications possibles à cette petite différence entre les deux groupes six mois plus tard, mais aucune étude précise pour l’instant.
Il se peut que les résultats du face-à-face soient un peu meilleurs dans la durée. Peut-être, car la seule présence physique du thérapeute dans le local améliore le traitement donné.
Mais il se peut aussi que ces patients eussent plus de difficultés au départ et fassent partie de ceux qui auraient laissé tomber un traitement en cabinet.
Ou tout simplement, que ces patients n’auraient jamais pu entamer un traitement s’il n’y avait pas eu la possibilité de traitement à distance. Donc, en fin de compte, nous parlerions ici d’une clientèle qui ne peut pas être comparée à la clientèle qui a suivi une thérapie en cabinet.
Beaucoup de patients ne peuvent pas aller chez un thérapeute en cabinet, mais ils ont besoin de parler à quelqu’un. Pour ce genre de personnes, la thérapie par téléphone est très efficace et propose une solution à des gens qui, sans cette possibilité, seraient restés sur le pavé.
Ce genre de thérapie est tout indiquée si le patient a des difficultés à se déplacer (à cause d’un handicap quelconque ou s’il habite en milieu rural) ou désire être traité par un thérapeute qui n’habite pas dans sa région.
Une nouvelle recherche sur le point d’être publiée indique qu’une majorité de personnes préfèrent une thérapie dans laquelle on parle plutôt qu’un traitement aux antidépresseurs. Les patients préféreront donc une thérapie cognitive par téléphone plutôt que des antidépresseurs donnés par le thérapeute du coin (Cyril Malka).
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