(22/07-2024) – Avez-vous déjà rencontré quelqu’un d’aussi têtu qu’une mule bretonne ? Vous savez, cette personne qui refuse de changer d’avis quoi qu’il arrive ? Vous pensez peut-être qu’il est simplement désagréables. Peut-être avez-vous un oncle qui insiste pour porter des chaussettes avec ses sandales, ou un ami qui refuse de goûter tout plat qui n’est pas dans les tons beiges. Mais si ce n’était pas une question de personnalité du tout ?
Et si ces têtes de mule ne pouvaient tout simplement pas voir l’ensemble du tableau ?
Imaginez votre cerveau comme un gros flemmard affalé sur le canapé. Il ne veut pas travailler dur, alors il utilise des raccourcis. Les scientifiques appellent cela le « traitement descendant ».
C’est comme quand vous rentrez du travail en voiture – vous ne réfléchissez pas à chaque virage, vous êtes en pilote automatique. Votre cerveau utilise ce qu’il connaît déjà pour deviner ce qui va se passer. C’est la même chose quand vous préparez votre café du matin – vous ne pensez pas consciemment à chaque étape, votre cerveau suit simplement la routine familière.
Des petits malins de l’Université de Londres se sont penchés là-dessus (source). Ils appellent ça le « codage prédictif » ou « CP » pour faire court. C’est comme si votre cerveau jouait constamment aux devinettes. Quand il devine juste, il est content. Quand il se trompe, il doit travailler plus dur pour comprendre ce qui se passe réellement.
C’est comme quand vous vous attendez à ce que votre café préféré soit ouvert, mais vous arrivez et vous le trouvez fermé. Votre cerveau doit se démener pour trouver un nouveau plan.
Parfois, cependant, votre cerveau s’entête dans ses habitudes. C’est comme cet ami qui commande toujours la même chose au restaurant, même si le menu a changé. Il pourrait se retrouver avec une assiette de quelque chose qu’il déteste parce qu’il n’a pas pris la peine de vérifier. Ou c’est comme votre grand-père qui refuse d’utiliser un smartphone parce que « le bon vieux téléphone fixe marchait très bien ».
Cette obstination peut causer de vrais problèmes. Pensez à quelqu’un qui est déprimé. Il pourrait penser : « Personne ne m’aime », et ensuite ignorer toutes les preuves que les gens se soucient réellement de lui. C’est comme porter des lunettes de soleil la nuit et se plaindre qu’il fait trop sombre. Ou c’est comme quelqu’un qui est convaincu d’être nul en maths, alors il n’essaie même pas de comprendre quand on lui explique un calcul simple.
Maintenant, parlons de comment cela se manifeste dans la vie réelle. Vous savez, quand vous trébuchez jusqu’aux toilettes à 3 heures du matin, et que vous êtes sûr de savoir où se trouve tout ? Mais ensuite, vous vous cognez l’orteil contre la commode qui est là depuis des années ? C’est votre cerveau qui fait son têtu.
Il est tellement sûr de savoir où sont les choses qu’il ne prend pas la peine de mettre à jour les informations. Ou pensez à quand vous allez chez vos parents et que vous tendez automatiquement la main vers l’interrupteur à l’endroit où il était dans votre maison d’enfance, même si vous avez visité cent fois depuis.
Des chercheurs italiens ont approfondi cette idée (source). Ils disent que ce codage prédictif explique beaucoup de choses sur notre façon de voir le monde. Ce n’est pas seulement pour trouver son chemin vers les toilettes dans le noir – c’est pour comprendre tout ce qui nous entoure.
C’est comme quand vous entendez une chanson à la radio et que votre cerveau complète automatiquement les paroles suivantes, même si ça s’avère être une version différente de la chanson.
Mais voici la partie intéressante : ils disent que le jeu et les nouvelles expériences peuvent secouer tout ça. C’est comme donner un bon coup de pied aux fesses de votre cerveau.
Pensez à la façon dont les enfants essaient toujours de nouvelles choses. Ils ne sont pas encore coincés dans leurs habitudes. Ils mangeront de la terre un jour et décideront qu’ils détestent les brocolis le lendemain.
Leur cerveau est encore en train de tout comprendre. C’est comme quand vous voyagez dans un nouveau pays et que soudainement tout est différent – la nourriture, la langue, les coutumes. Votre cerveau doit faire des heures supplémentaires pour donner un sens à tout ça, et c’est une bonne chose !
Les chercheurs disent aussi que l’art peut aider. C’est comme du yoga mental pour votre cerveau.
Aller dans un musée ou regarder un film bizarre peut rendre votre cerveau plus flexible. C’est de l’exercice pour vos muscles mentaux.
Imaginez que vous regardiez un tableau qui n’a aucun sens au premier coup d’œil. Votre cerveau doit travailler dur pour l’interpréter, et ce processus aide à briser ces prédictions têtues.
Mais voici la partie délicate : nous vivons dans un monde qui aime que les choses restent les mêmes. Votre culture, vos traditions familiales – elles disent toutes à votre cerveau à quoi s’attendre.
C’est comme essayer de convaincre votre grand-mère de manger des sushis pour le réveillon de Noël au lieu de la dinde. « Quoi ? Pas de dinde ? Tu es fou ? »
Votre cerveau s’habitue à ces routines et ne veut pas changer. Pensez à l’étrange sensation quand un magasin réorganise ses rayons. Soudainement, votre course rapide se transforme en chasse au trésor parce que votre cerveau ne peut pas compter sur ses prédictions habituelles.
Même vos yeux peuvent être têtus. La partie de votre cerveau qui gère ce que vous voyez peut faire des prédictions sans consulter la partie pensante de votre cerveau d’abord.
C’est comme quand vous attrapez quelque chose qui tombe avant même de réaliser que ça tombe. C’est bien quand vous essayez de sauver votre téléphone de la chute, mais pas si génial quand vous essayez de voir les choses d’une nouvelle façon.
C’est comme ces illusions d’optique où vous ne pouvez plus ne pas voir l’image cachée une fois que vous l’avez repérée – votre cerveau s’accroche à cette interprétation.
Alors, comment gérer les personnes têtues ? Eh bien, les traîner dans une galerie d’art ne va probablement pas tout arranger du jour au lendemain.
Mais comprendre que leur cerveau est peut-être coincé dans une ornière peut aider.
Peut-être qu’au lieu de les traiter de vieille chèvre têtue, vous pouvez essayer d’introduire de nouvelles idées lentement. C’est comme essayer de faire goûter de nouveaux aliments à un mangeur difficile – vous commencez par quelque chose de similaire à ce qu’il aime déjà et vous élargissez progressivement.
Ce n’est pas toujours amusant de débattre avec quelqu’un qui est ancré dans ses habitudes. C’est comme essayer de convaincre un chat de prendre un bain. Vous pourriez finir griffé et trempé avec un chat qui est toujours sale.
Mais les chercheurs italiens pensent qu’il pourrait y avoir une façon astucieuse de s’y prendre.
Ils suggèrent d’utiliser des scénarios « et si » ou de parler d’histoires fictives. C’est comme utiliser le dessin animé préféré d’un enfant pour lui enseigner une leçon. « Tu te souviens comment Astérix a appris à apprécier la cuisine romaine ? Peut-être qu’on pourrait essayer ce nouveau restaurant aussi ! »
Ou vous pourriez discuter d’un film où un personnage apprend à voir les choses d’un point de vue différent.
En fin de compte, nos cerveaux aiment que les choses restent les mêmes parce que c’est plus facile. C’est comme prendre toujours le même chemin pour aller au travail. Mais parfois, prendre un détour peut mener à des découvertes incroyables.
Peut-être que vous trouvez un petit café sympa que vous n’aviez jamais remarqué auparavant, ou un raccourci qui vous fait gagner du temps.
Alors la prochaine fois que vous rencontrez quelqu’un qui semble têtu, rappelez-vous – son cerveau a peut-être juste besoin d’un petit coup de pouce pour essayer quelque chose de nouveau. Et heu… peut-être que le vôtre aussi?
Pensez aux domaines de votre propre vie où vous pourriez être têtu sans vous en rendre compte. Partez-vous toujours en vacances au même endroit ? Votez-vous toujours pour le même parti politique sans considérer les enjeux ? Utilisez-vous toujours la même marque de dentifrice sans en essayer d’autres ? Ce pourraient être des signes que votre cerveau fait des prédictions têtues.
Mais ne vous inquiétez pas – vous n’êtes pas condamné à rester figé dans vos habitudes pour toujours.
Essayez de mélanger un peu les choses. Prenez une route différente pour aller au travail. Essayez un nouveau hobby.
Regardez un film dans un genre que vous évitez habituellement.
Cuisinez un plat d’une cuisine que vous n’avez jamais essayée auparavant. Chaque nouvelle expérience est comme un petit entraînement pour votre cerveau, l’aidant à rester flexible et ouvert aux nouvelles idées.
Rappelez-vous, l’objectif n’est pas de changer complètement qui vous êtes ou d’essayer toujours de nouvelles choses. Il s’agit de trouver un équilibre entre le confort de la routine et l’excitation de la nouveauté.
C’est tout à fait parfait d’avoir votre tasse préférée pour le café du matin, mais essayez peut-être un nouveau mélange de grains de temps en temps.
Gardez votre vieux fauteuil confortable, mais réarrangez les meubles du salon pour vous donner une nouvelle perspective.
En comprenant comment notre cerveau fonctionne – toujours en train d’essayer de prédire et parfois se coinçant dans ces prédictions – nous pouvons être plus patients avec nous-mêmes et les autres.
La prochaine fois que vous vous retrouvez à vous heurter à quelqu’un de têtu, prenez une profonde respiration et rappelez-vous : c’est peut-être juste son cerveau qui fait ce que les cerveaux font le mieux – essayer de donner un sens au monde de la manière la plus simple possible.
Et qui sait ? Avec un peu de patience et de créativité, vous pourriez juste l’aider à voir les choses sous un jour totalement nouveau. (Cyril Malka)
La liste de diffusion
Cliquez sur le bouton pour vous inscrire à ma liste diffusion pour recevoir un message lorsque je mets un nouveau texte ou une nouvelle en ligne.