(17/06-2014) – Votre mémoire est très flexible, mais elle fonctionne mal sous le stress. Par contre, si vous êtes heureux et totalement absorbé par ce que vous faites, vous vous souviendrez de presque tout.
Votre mémoire, tout comme n’importe quelle autre partie de votre corps, peut être entraînée. Donnez-lui de bonnes conditions et votre mémoire sera améliorée.
– Mon numéro de téléphone ? Ben, c’est pas compliqué. Bien sûr que je m’en souviens ! C’est… Euh 02 47… 02 45… Euh…
Vous reconnaissez peut-être cette situation : votre cerveau se bloque et ne vous délivre pas l’information la plus élémentaire.
Vous pouvez toujours vous souvenir parfaitement de la robe que portait votre cousine lors du mariage d’un oncle il y a 10 ans tout en ayant des problèmes à vous souvenir de votre numéro de téléphone.
Ça ne paraît pas très logique, tout ça.
Ces exemples démontrent que notre mémoire est très flexible. Beaucoup plus flexible qu’on a pu le croire jusqu’ici.
Votre mémoire dépend par exemple beaucoup de votre humeur. Si vous êtes de mauvaise humeur, vous enregistrerez des choses négatives et si vous êtes de bonne humeur, vous vous imprégnerez des choses positives.
Certaines femmes vous diront que leur mémoire n’est pas très bonne lors de leurs règles. C’est un fait, l’estrogène joue aussi un rôle important pour la mémoire
De nouvelles expériences mènent à penser que notre mémoire est tellement flexible qu’on est capable d’exécuter ce qui s’appelle « l’oubli actif ». C’est-à-dire qu’on peut se décider à oublier quelque chose. C’est pourtant à l’inverse de ce qui a été enseigné jusqu’ici.
Jusqu’ici, on a cru qu’on ne pouvait que mettre de côté et non totalement effacer un souvenir gênant.
Les laboratoires travaillent, bien entendu, sur ce phénomène et il est possible qu’un jour, on puisse avoir des médicaments qui nous aideront à nous souvenir ou à oublier certaines choses. Mais il y a une question d’éthique difficile à régler dans cela.
La plupart d’entre nous se plaignent de leur mémoire qui leur fait de temps à autre défaut. Nous connaissons tous la situation : on se retrouve devant le placard de la cuisine. Il est ouvert, et l’on ne se souvient plus de ce qu’on venait y chercher.
Mais si on y pense, notre mémoire est, la plupart du temps, un serviteur fidèle. On pourrait même dire que c’est un serviteur hors du commun ! Votre mémoire connaît la définition d’environ 100 000 mots et elle vous dit comment vous devez gérer la plupart des choses de tous les jours. Elle peut vous avertir si vous êtes en train de faire quelque chose qui ne vous a pas porté chance auparavant. De plus, elle peut tout garder en bon ordre et place, depuis la table de multiplication par 7 jusqu’aux anniversaires de la famille.
Enfin, il y a une place énorme. Il y a de la place pour tous les souvenirs au travers de toute votre vie. Un sacré disque dur !
Généralement, les problèmes de mémoire sont dus à une mauvaise concentration ou un manque d’intérêt, car notre mémoire est difficile ! Elle fonctionne mieux lorsqu’on est concentré et intéressé.
Les choses hors du commun s’impriment mieux que la routine.
Les émotions jouent aussi un rôle important sur la mémoire. C’est pourquoi vous vous souviendrez très bien de vos premières vacances avec votre petit ami, par exemple.
Si vous trouvez un sujet ennuyeux, votre mémoire fera relâche. Elle est tout d’abord prévue pour conserver des informations qui vous seront utiles, et si vous pensez que les orchidées sont une des choses les plus ennuyeuses au monde, vous aurez du mal à vous souvenir de quoi que ce soit. Par contre, si cela vous passionne, vous pourrez facilement vous souvenir des noms les plus difficiles.
On sait que la mémoire est au top lorsqu’on est de bonne humeur, engagé émotionnellement dans ce qu’on fait et intéressé. Il nous est très facile de nous souvenir bien et longtemps de choses qui nous ont intéressées. Donc si vous voulez rendre service à votre mémoire, il vous faudra créer une situation dans laquelle vous vous sentez bien. Et ne commencez pas par vous dire : « Bof, ceci ne m’intéressera pas ! »
N’oubliez pas d’entretenir votre cerveau, et donc votre mémoire, en la faisant travailler. Les mots croisés sont un bon exercice, car ils obligent la mémoire à aller repêcher des mots que vous n’utilisez pas tous les jours.
La pire des choses que vous pouvez faire contre votre mémoire est de la soumettre au stress pendant une période prolongée. Si on est constamment sous pression, le cerveau se met en grève et ne veut plus ni accepter de nouvelles informations ni ressortir les anciennes.
C’est ce qui peut se passer lors d’un examen : le volet tombe, on est tout d’un coup dans le noir. On ne se souvient de rien.
Auparavant, on croyait que la mémoire était passive. Un genre de miroir neutre de ce qu’on avait vu et entendu.
Aujourd’hui, on sait que la mémoire est passive et active. Elle n’est pas comme une caméra qui enregistre ce qu’elle voit et classe tout ça dans le cerveau. Ce serait plutôt le contraire. La mémoire et la fantaisie travaillent ensemble et c’est la raison pour laquelle il ne faut pas avoir une confiance aveugle à ce dont vous vous souvenez.
Très souvent, la mémoire a un fâcheux penchant à occulter certains éléments et elle a également une tendance à enjoliver le passé.
Il est même possible de planter de faux souvenirs.
Lors d’une expérience, des psychologues ont fait croire à des jeunes qu’il leur était arrivé quelque chose de dramatique lors de leur cinquième anniversaire. Plus tard, la plupart des jeunes se souvenaient de ce qui s’était passé.
Le cerveau peut facilement faire son petit film, une suite de quelque chose qui s’est passé, ou tout simplement, il peut « remplir les trous ». C’est pour cette raison que nous ne sommes pas très bons témoins.
De plus, notre mémoire introduit nos expériences passées dans le souvenir. C’est pour cette raison que deux personnes ayant vu la même scène ne se souviendront pas de la même chose.
La mémoire n’aime pas les choses banales. Elles ont une tendance à se fondre ensemble, surtout si elles se ressemblent trop.
Remarquez, d’un côté, ce n’est pas plus mal, car si nous devions nous souvenir de toutes les fois où nous nous sommes arrêtés à un feu rouge, ce serait une torture… Un gâchis de place.
Les enfants ne se souviennent pas de leur première année de vie. Il peut y avoir certains souvenirs diffus de la petite enfance, mais c’est seulement aux environs de l’âge de 6 ans que les souvenirs sont consistants et utilisables.
La raison est d’une part que nous n’avons pas un langage suffisamment évolué lors de nos premières années de vie et d’autre part que la possibilité qu’a notre cerveau de penser en termes abstraits n’est développée qu’assez tard.
Cela ne veut pas dire que les enfants se souviennent mal. Bien au contraire ! La mémoire des enfants est une vraie éponge. Un enfant apprendra environ 14 000 mots entre l’âge de 2 ans à 6 ans.
La partie de la mémoire qui conserve les épisodes et les expériences passées est au top quand nous avons environ 20 ans, jusqu’à environ 25 ans.
C’est pour cela que la plupart d’entre nous ont plus de souvenirs de cette période de notre vie. Car même si nous pouvons continuer à apprendre et à nous souvenir toute notre vie, il devient de plus en plus difficile d’acquérir de nouvelles connaissances et de les faire s’incruster dans notre mémoire.
Ceci prit en commun avec la tendance à enjoliver, on comprend que pour beaucoup d’entre nous, 20 ans, c’était le bel âge.
On pourrait comparer notre mémoire à un tableau fait de cire. Au début de notre vie, il est mou et il est facile d’y inscrire des choses. Plus on avance dans la vie et plus il devient dur et plus il est difficile d’y inscrire de nouvelles données. Mais ce qui y a été inscrit depuis longtemps est clair et profond et bien incrusté.
Il y a plusieurs formes de mémoire. Certaines personnes ont une bonne mémoire auditive, ils se souviennent bien de la musique et de sons. D’autres se souviennent mieux de chiffres ou des odeurs rencontrées. Ce test vous donnera une idée des points forts et des points faibles de votre mémoire et ce que vous pouvez faire pour l’améliorer.
Je me souviens bien de ce que j’ai vu. Par exemple des paysages et des images.
– OUI ! Vous avez une bonne mémoire visuelle.
– NON ! Vous pouvez améliorer votre mémoire visuelle en mettant des mots sur les images. Vous pourrez alors plus facilement vous souvenir de ce que vous avez vu.
J’ai un bon sens de l’orientation et je me souviens bien de la façon dont les maisons sont agencées.
– OUI ! Vous avez une bonne mémoire de l’espace.
– NON ! Vous pouvez améliorer cette mémoire en vous souvenant de petits détails et de leurs emplacements et mettez des mots sur ceux-ci : un vase bleu sur une table de verre, un grand sapin juste à droite du panneau au carrefour.
Je me souviens bien des noms et des visages.
– OUI ! Cette forme de la mémoire n’a aucun nom particulier, mais elle est bien utile quand même.
– NON ! Vous pouvez améliorer cela en remarquant certains traits du visage. Imaginez que vous êtes un dessinateur et que vous faites des caricatures : Pierre a de gros sourcils, Marie a la bouche en cœur. Écrivez le nom des personnes sur un bout de papier. Même si vous perdez ce papier plus tard, votre mémoire aura été aidée par le fait d’avoir noté le nom.
Je me souviens bien des impressions véhiculées par mon sens olfactif : le goût ou l’odeur.
– OUI ! On pourrait appeler cela la mémoire olfactive. Soyez heureux, car peu de gens ont cette qualité.
– NON ! Vous pouvez améliorer cela en vous concentrant sur ce que vous ressentez et en en étant conscient. Nos pensées nous occupent trop souvent et nous oublions nos autres sens.
Je me souviens bien des émotions que j’avais dans une situation.
– OUI ! Cette mémoire n’a pas vraiment de nom, mais cela vous rend très apte à vous mettre à la place des autres.
– NON ! Vous pouvez améliorer cette faculté en étant plus conscient de vos émotions et à en parler, ou les écrire.
Je peux facilement me souvenirs de faits : nombres, codes, noms de villes…
– OUI ! C’est la mémoire factuelle. Faites-en usage afin de gagner des millions ou tout du moins, à la Trivial Poursuit.
– NON ! Vous pouvez améliorer cette forme de mémoire en ajoutant quelque chose d’émotionnel aux informations. Par exemple quelque chose de grotesque ou d’amusant qui rime avec votre code de Carte Bleue.
Je peux facilement me souvenir d’événements : où et quand ceux-ci sont arrivés.
– OUI ! Cette mémoire n’a pas de nom spécifique, mais préparez-vous à avoir des discussions à n’en plus finir. Beaucoup de gens ont l’impression de bien se souvenir de quand certaines choses sont arrivées et en fin de compte, très peu se souviennent bien du passé.
– NON ! Liez les événements à des informations personnelles : La Grèce est entrée dans le marché commun la même année où ma sœur a eu son premier enfant.
Je peux facilement me souvenir de sons et de musique.
– OUI ! Vous avez une bonne mémoire auditive.
– NON ! Entraînez-vous en vous concentrant mieux. Une mauvaise mémoire est souvent synonyme de mauvaise concentration.
Je peux facilement me souvenir de films ou de livres.
– OUI ! Cette faculté n’a pas de nom particulier, mais elle est très utile. Vous pouvez facilement converser.
– NON ! Vous pouvez plus facilement vous souvenir de ce qui se passe dans un film ou dans un livre si juste après le film vous faites un « revu rapide » du film ou du livre. Répétez-vous ce qui s’y passe. (Cyril Malka)
© 2006 – 2014 – Cyril Malka
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