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La dyslexie dépend du langage

(14/04-2008) – La dyslexie ne touche pas la même partie du cerveau de l’enfant si celui-ci parle français ou chinois. Ce qui veut dire que les thérapeutes doivent utiliser des méthodes différentes afin de rééduquer les enfants de différentes cultures.

C’est le résultat d’une étude dont le résultat a été publié à l’Académie des Sciences aux États-Unis le 7 avril 2008 (voir ici ).

Ce résultat a surpris les chercheurs qui ne s’attendaient pas à ce que le cerveau dyslexique soit différent chez les enfants de langue anglaise et de langue chinoise.

Des millions d’enfants dans le monde sont affectés par la dyslexie. La dyslexie définit des troubles de la lecture consécutifs à un traumatisme ou à une lésion cérébrale qui empêchent le sujet de pouvoir lire, épeler, écrire et éventuellement donc à prononcer les mots correctement.

D’après l’Association Internationale de la Dyslexie, on ne connaît pas le nombre exact de personnes dyslexiques, car tous les enfants ne sont pas testés, mais on estime qu’entre 8 % et 15 % des enfants sont touchés.

Lire un langage alphabétique comme l’anglais ou le français demande d’autres ressources que celles utilisées pour lire le Chinois qui est beaucoup moins basé sur la représentation du son. Le chinois utilise en effet des symboles pour représenter les mots. C’est le verdict donné par l’étude de cerveaux d’étudiants des deux différentes ethnies au travers d’un système d’Imagerie par Résonance magnétique (IRM).

Des études antérieures ont suggéré que le cerveau utilisait un réseau différent de neurones pour différentes langues, mais jusqu’ici on n’avait jamais imaginé que le cerveau utiliserait une toute autre structure ou partie.

Il ne faut pas oublier que le processus nécessaire à devenir un lecteur change le cerveau. Ce processus est assez dramatique pour notre cerveau et les changements cérébraux sont assez impressionnants.

Il est important pour un enfant d’apprendre à lire. Culturellement parlant. Mais ce n’est pas un processus naturel. Donc lorsque le cerveau est orienté vers un système d’écriture différent, il réagit de façon adaptée… Et différente.

Les enfants qui parlent le français, par exemple, apprennent les sons des différentes lettres et comment les combiner de façon à en faire des mots. Les Chinois, eux, mémorisent des centaines de symboles qui représentent des mots (un peu comme la différence entre la méthode globale et la méthode syllabique).

Et donc si on constate un problème de lecture, il faudra chercher dans un autre recoin du cerveau si l’enfant est d’ethnie française ou chinoise car la partie affectée du cerveau sera autre.

De plus, cela veut dire que la méthode utilisée afin d’aider l’enfant doit être différente.

Pour l’instant, personne ne sait quelle est la raison profonde des anomalies dans la structure du cerveau qui cause la dyslexie.

Les études génétiques ont, pour l’instant, suggéré que certaines malformations dans le développement du cerveau sont dues à la mutation de plusieurs gènes et donc que le développement de la dyslexie serait génétique.

Avec les résultats de ces tests, on se demande si les gènes qui causent la dyslexie pour des lecteurs français seraient différents de ceux qui causent la dyslexie pour un lecteur Chinois (Cyril Malka).

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