La marijuana peut faire augmenter le risque de psychoses

(29/07-2007) – L’utilisation de la marijuana peut faire augmenter les risques de devenir psychotiques. C’est ce que les chercheurs ont conclu, dans un rapport publié vendredi dernier dans le journal médical The Lancet, qui ravive le débat sur la dangerosité de ce stupéfiant.

D’après cette étude, même l’utilisation irrégulière peut faire augmenter le risque (risque léger mais réel) de maladie mentale de 40 % Cela fait maintenant longtemps que les médecins suspectent une connexion et ces nouveaux résultats ne font que souligner les risques que les consommateurs réguliers de marijuana courent. La recherche, payée par le ministère de la Santé britannique a donc été publiée vendredi dernier dans le Lancet.

– Les preuves que nous avons démontrent que la résine de cannabis n’est pas aussi inoffensive que certains disent, a expliqué un des chercheurs, le docteur Zammit.

Les chercheurs ont néanmoins annoncé qu’ils ne pouvaient pas prouver que la consommation de marijuana en elle-même augmentait le risque de psychoses, avec la schizophrénie dans le peloton de tête. Mais il y a autre chose de troublant, lorsqu’on observe les consommateurs de cannabis : “comme leur tendance à utiliser d’autres hallucinogènes ou certains traits de la personnalité qui pourraient être la cause de psychoses ”, explique le docteur Zammit.

Zammit et ses collègues de l’université de Bristol, de Cambridge et de l’Imperial College ont examiné 35 études qui ont suivi des dizaines de milliers de personnes sur des périodes allant d’un à 27 ans afin d’examiner l’effet de la marijuana sur la santé mentale.

Ils se sont concentré sur les maladies de tendance psychotiques et les désordres cognitifs ce qui incluait les illusions et hallucination, les syndromes bipolaires, la dépression, l’angoisse, les névroses et les tendances suicidaires.

Ils ont constaté que les gens qui consommaient de la marijuana avant, grosso modo, 40 % plus de risques de développer des psychoses plus tard dans la vie. Le risque général est quand même assez bas.

Par exemple, le risque de développer la schizophrénie est de moins de 1% dans la population générale, la prévalence de la schizophrénie étant d’environ cinq personnes pour mille.

Donc le risque reste faible, mais parce que cette drogue est très largement utilisée, environ 800 cas auraient pu être évités rien qu’en réduisant l’utilisation de la marijuana.

Les scientifiques ont trouvé des résultats beaucoup plus inquiétants pour les gros consommateurs d’herbe, c’est-à-dire ceux qui l’utilisent régulièrement (au moins une fois par semaine ou au moins une fois par jour): le risque encouru de psychose augmente de 50 % à 200 %.

Bien entendu, le risque encouru est plus grand chez les consommateurs venant de famille à risques, c’est-à-dire de famille dans laquelle on trouve déjà des troubles psychologiques. Dans ce cas, le cannabis pourrait démarrer une schizophrénie sous-jacente.

L’élément le plus inquiétant est que toutes les études mènent à peu près aux mêmes résultats. Bien entendu, on peut inverser la vapeur et arguer que certaines conditions psychologiques dès le départ mènent certaines personnes à la forte consommation de cannabis et de là, à la psychose.

Les chercheurs pensent qu’il est possible que la marijuana cause la psychose parce qu’elle interrompt certains neurotransmetteurs importants (comme la dopamine), causant des interférences dans le système de communication du cerveau.

D’après certains experts, il est temps maintenant que les gouvernements prennent le taureau par les cornes et fassent des campagnes afin de dissiper cette légende d’après laquelle la marijuana serait une drogue bénigne.

Le docteur Robin Murray a annoncé : “- Nous sommes maintenant arrivés à des conclusions tangibles et au bout du chemin avec ces recherches et on ne peut maintenant plus mettre en doute la connexion entre le cannabis et les psychoses. Ce qui nous reste à faire maintenant, est de le faire comprendre aux jeunes.”

… Et à certains autres de la génération précédente, serais-je enclin à ajouter. (Cyril Malka)

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