(08/10-2024) – Une étude récente, publiée dans la revue Neurology, met en lumière des disparités significatives en matière de santé neurologique entre les personnes LGBTQ+ et la population générale. Cette recherche, basée sur un large échantillon de 393 041 participants, dont 39 632 s’identifiant comme LGBTQ+, apporte de nouvelles perspectives sur les défis de santé auxquels cette communauté est confrontée.
Principaux résultats
L’étude a révélé que les personnes LGBTQ+ présentent :
- Un risque 15% plus élevé de développer des problèmes de santé cérébrale en général
- Une augmentation de 14% du risque de démence
- Un risque accru de 27% de dépression tardive
Mais le chiffre le plus frappant concerne les femmes transgenres : elles ont 68% de risques plus élevé d’accident vasculaire cérébral (AVC) que les personnes hétérosexuelles.
Une augmentation de 15% du risque global peut sembler modeste, mais à l’échelle d’une population, cela représente potentiellement des milliers de personnes supplémentaires confrontées à des problèmes de santé cérébrale.
La démence, par exemple, est déjà un défi majeur de santé publique. Une augmentation de 14% du risque pour la communauté LGBTQ+ souligne qu’il est important de se pencher sur le problème.
Quant à la dépression tardive, une augmentation de 27% est aussi un indicateur de problème.
Pourquoi ces différences ?
Alors, qu’est-ce qui explique ces écarts ? D’après les chercheurs il y aurait plusieurs suspects mais malheureusement, ils n’ont pas pousser l’étude jusqu’à soutenir leur point de vue. Ce qui en fait une hypothèse, mais rien de prouvé. Ce qui est dommage dans une étude.
Les chercheurs ont indiqué qu’il y avait une association entre ces problèmes et:
- La discrimination persistante : Vivre dans une société qui ne vous accepte pas pleinement peut avoir des conséquences à long terme sur la santé.
- Le stress chronique : Le « stress minoritaire », lié au fait d’appartenir à un groupe marginalisé, peut littéralement user le cerveau au fil du temps.
- Les difficultés d’accès aux soins : Que ce soit par peur de la stigmatisation ou par manque de professionnels formés, l’accès à des soins de qualité reste un défi pour beaucoup.
- Des facteurs politiques et légaux : Les lois et politiques discriminatoires peuvent avoir un impact direct sur la santé mentale et physique.
Notez que cette étude montre une association, pas une cause directe. C’est un peu comme dire que les parapluies sont associés à la pluie, mais ne la provoquent pas.
D’autres facteurs pourraient entrer en jeu mais ceux-ci n’ont pas été explorés.
Zoom sur le risque d’AVC chez les femmes transgenres
L’augmentation de 68% du risque d’AVC chez les femmes transgenres mérite une attention particulière. Plusieurs hypothèses sont avancées :
- Hormonothérapie : Certains traitements hormonaux pourraient augmenter le risque cardiovasculaire.
- Stress spécifique : Les femmes transgenres font face à des défis uniques qui pourraient accroître leur stress global.
- Accès aux soins : Des difficultés particulières pour accéder à des soins adaptés pourraient jouer un rôle.
Ces pistes soulignent l’urgence de recherches plus approfondies.
Et maintenant ?
Le problème de cette étude est qu’elle parle d’un problème important et qu’elle soulève autant de questions qu’elle apporte de réponses. Par exemple :
- Quel rôle jouent précisément les traitements hormonaux dans le risque d’AVC chez les femmes transgenres ?
- Comment les expériences de discrimination s’accumulent-elles au fil du temps pour affecter la santé cérébrale ? Qui nous dit que ces personnes sont plus sensibles à ce que les autres pensent d’elles?
- Il y a-t-il un lien avec la personnalité narcissique?
- Quelles interventions pourraient réduire efficacement ces disparités de santé ?
En gros, cette étude donne l’impression de bien vouloir soulever un problème mais essaye de diriger les raisons de ce problème ce faisant, elle risque d’en créer d’autres.
C’est bien dommage. En lisant cette étude, j’en suis resté sur ma faim et j’ai plutôt l’impression d’avoir été guidé vers un résultat sans aucune base scientifique. (Cyril Malka)
Vous pouvez vous faire votre propre avis. Cette étude est ici: https://www.neurology.org/doi/10.1212/WNL.0000000000209863




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