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Narcissisme, empathie et autres joyeusetés relationnelles

(12/09-2024) – Dans cet article, je vais me lancer dans un grand démêlage. Vous savez, ces nœuds qu’on a dans la tête quand on essaie de comprendre les gens autour de nous ? Ben, on va s’attaquer à un sacré nœud : le narcissisme et l'empathie.

Il est narcissique, mais il est quand même gentil, non ?

Combien de fois j’ai entendu ça en thérapie ou pendant mes webinaires ? « En fait, je suis pas sûre qu’il soit vraiment narcissique. Il peut être tellement gentil parfois. Et puis, il dit toujours qu’il est très empathique… » Et là, on se retrouve dans un de ces mélis-mélos où on ne sait plus qui est quoi, qui fait quoi, et surtout, qui on est soi-même dans tout ce bazar.

Alors, on va prendre le temps de tout démêler, tranquillement. Parce que franchement, entre le narcissisme, l'empathie, et tout ce qu’on nous raconte là-dessus, y a de quoi perdre son latin (et même son grec, tant qu’on y est).

Petit rappel pour les distraits du fond : c’est quoi l'empathie, déjà ?

Avant de se lancer dans le grand huit des relations toxiques, il va falloir se mettre d’accord sur ce qu’est l'empathie.

Non, l'empathie n’est pas juste « être sympa » ou « donner des pièces à un SDF » (même si ça fait pas de mal, hein?).

L'empathie, c’est un peu comme être un « détective des émotions ».

L'empathie, c’est comprendre ce que l’autre ressent, mais pas juste en surface. C’est capter les subtilités, les non-dits, et surtout, c’est agir en conséquence.

Imaginons : votre pote vient de se faire larguer. L'empathie, c’est pas de lui dire « Allez, c’est bon, laisse tomber. Toutes des salopes! T’en trouveras une autre ! » en lui tapant dans le dos.

C’est plutôt comprendre sa peine, peut-être rester silencieux un moment avec lui, ou lui proposer de l’écouter s’il a besoin de parler.

C’est ajuster votre comportement en fonction de ce qu’il ressent, pas de ce que vous pensez qu’il devrait ressentir.

L'empathie, n’est pas quelque chose qu’on allume et qu’on éteint comme une lampe.

C’est une façon d’être. C’est une sensibilité constante aux autres.

Ça ne veut pas dire qu’on doit être parfait tout le temps (on est humains, après tout), mais ça veut dire qu’on essaie, sincèrement et régulièrement, de comprendre et de s’adapter aux émotions des autres.

Le narcissique : ce fameux personnage au miroir déformant

Maintenant, parlons un peu de nos amis les narcissiques.

Imaginez quelqu’un qui se balade avec un miroir magique. Alors, pas le le genre de miroir qui dit « Tu es la plus belle », non (ça existe déjà et ça s’appelle un « filtre Photoshop ».

Non, je veux parler d’un miroir qui déforme tout.

Quand le narcissique se regarde dedans, il ne voit pas la réalité. Il voit une version idéalisée, parfaite, extraordinaire de lui-même.

Pourquoi ? Parce qu’au fond, tout au fond, son ego est aussi fragile qu’une bulle de savon. Ce miroir déformant, c’est sa protection. Sans cette protectioin, sans ce miroir, il aurait l’impression de n’être rien.

Résultat ? Le narcissique a une perception de lui-même complètement décalée.
Il se voit comme le héros de l’histoire, le génie incompris, la victime injustement traitée… bref, tout sauf ce qu’il est réellement.

Et l'empathie dans tout ça ? Ben, c’est là que ça coince.

Pour être vraiment empathique, il faut pouvoir se mettre de côté un moment. Il faut pouvoir se concentrer sur l’autre.

Mais pour le narcissique, se mettre de côté, c’est comme sauter sans parachute. Il voit ça comme terrifiant et potentiellement fatal (pour son ego, en tout cas).

« Moi, narcissique ? Jamais ! Je suis l’être le plus empathique de la galaxie ! »

Et voilà qu’on arrive au cœur du problème. Les narcissiques adorent se proclamer champions toutes catégories de l'empathie.

Pourquoi ? Plusieurs raisons :

  1. Ils surestiment TOUTES leurs qualités : Dans leur tête, ils sont les meilleurs en tout. Alors l'empathie ? Forcément, ils doivent être des pros.
  2. Ils savent que c’est une qualité appréciée : Les narcissiques sont souvent très doués pour lire les attentes sociales. Ils savent que l'empathie, c’est bien vu. Donc ils s’en revendiquent.
  3. Ils confondent empathie et d’autres choses : Faire un don à une asso, c’est généreux. Écouter quelqu’un pendant 5 minutes, c’est être attentif. Mais ce n’est pas automatiquement de l'empathie.
  4. Ils croient sincèrement l’être : Rappelez-vous le miroir déformant. Dans leur réalité alternative, ils SONT empathiques.

Les pièges à éviter : quand le narcissique joue à « Je suis tellement empathique… »

Attention, zone de turbulences ! Voici quelques classiques du narcissique qui se fait passer pour un champion de l'empathie :

  1. Le coup du pourboire géant : « Tu as vu comme je suis généreux avec les serveurs ? Je suis tellement empathique ! » Euh, non. C’est de la générosité, peut-être de l’estime, mais pas forcément de l'empathie.
  2. Le sauveur autoproclamé : « J’ai aidé ma collègue avec son projet. Personne n’est aussi attentif que moi aux besoins des autres ! » Aider, c’est bien. Se vanter, c’est moins bien. L'empathie, ça ne se proclame pas, ça se vit.
  3. L’écoute intéressée : Il vous écoute pendant des heures… pour mieux utiliser ces infos plus tard, ou pour se faire bien voir. L'empathie, n’est pas un outil de manipulation.
  4. Le retournement de situation : Vous lui parlez de vos problèmes, et hop ! La conversation se retrouve centrée sur lui et ses expériences « similaires » (mais toujours plus intenses, bien sûr).
  5. L'empathie sélective : Super compréhensif quand ça l’arrange, mais dès que vos besoins interfèrent avec les siens, mystérieusement, cette fameuse empathie s’évapore.

Comment savoir si c’est de la vraie empathie ou du flan ?

Bon, maintenant qu’on a vu les pièges, comment faire pour ne pas se faire avoir ? Voici quelques astuces pour démêler le vrai du faux :

  1. Observez les actes, pas les paroles : Si quelqu’un vous bassine H24 avec son empathie légendaire, méfiance ! Les vrais empathiques le font, ils ne le disent pas.
  2. Cohérence, mon amour : L'empathie n’est pas un costume qu’on met pour sortir. C’est constant. Si la personne est super compréhensive un jour et totalement indifférente le lendemain, il y a comme un lézard…
  3. La fameuse remise en question : Quand un empathique fait une boulette, il s’en rend compte et s’excuse sincèrement. Le narcissique, lui, va se justifier, minimiser, ou vous faire croire que c’est votre faute.
  4. L'empathie n’est pas que dans les bons moments : C’est facile d’être compréhensif quand tout va bien. Le vrai test, c’est quand ça devient difficile, quand il faut faire des sacrifices ou mettre ses propres besoins de côté.
  5. Attention à la surenchère émotionnelle : Si à chaque fois que vous exprimez une émotion, l’autre en rajoute une couche en mode « Moi aussi, mais en pire ! », c’est louche.

Le doute s’installe : « Et si c’était moi le problème ? »

Ah! Le fameux moment où on commence à douter de tout, même de sa propre santé mentale.

Si vous vous retrouvez à vous demander : « Est-ce que c’est moi qui manque d'empathie ? Est-ce que je suis le narcissique de l’histoire ? », j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour vous.

La bonne nouvelle : le simple fait de vous poser ces questions montre que vous n’êtes probablement ni narcissique, ni dépourvu d'empathie. Les narcissiques ne se remettent pas en question comme ça. Jamais.

La mauvaise nouvelle : si vous vous posez ces questions, c’est que vous êtes probablement dans une situation relationnelle pas cool du tout, qui vous fait douter de vous-même. Et ça, c’est un gros voyant rouge qui clignotte.

Petite parenthèse : l'empathie, c’est pas être un paillasson

Avant d’aller plus loin, il y a un détail important à mettre au point: Être empathique ne veut pas dire tout accepter, tout pardonner, ou se laisser marcher sur les pieds.

L'empathie, c’est comprendre l’autre, pas s’oublier soi-même.

Un narcissique va souvent essayer de vous faire croire que si vous étiez vraiment empathique, vous accepteriez tout de sa part.

C’est faux !

L'empathie saine inclut aussi des limites saines. Vous pouvez comprendre pourquoi quelqu’un agit d’une certaine façon tout en décidant que ce comportement n’est pas acceptable pour vous.

Le narcissisme est un spectre (et je parle pas de fantômes)

Le narcissisme n’est pas binaire.

On n’est pas soit 100% narcissique, soit 0% narcissique. C’est un spectre, comme l’arc-en-ciel, mais en moins joli.

À un bout du spectre, vous avez les gens avec quelques traits narcissiques et à l’autre bout, vous avez le Trouble de la Personnalité Narcissique, qui est un vrai diagnostic psychiatrique. Et entre les deux on y trouve toute une gamme de nuances plus ou moins difficiles à vivre.

Ça veut dire quoi pour nous ?

Ça veut dire qu’une personne peut avoir des comportements narcissiques sans être un « monstre » à 100%.

Ça veut aussi dire qu’une personne avec beaucoup de traits narcissiques peut avoir des moments d'empathie authentique. C’est extrêmement rare, ce n’est pas constant, mais c’est possible.

Le problème, c’est que ces moments d'empathie peuvent vous faire douter.

On se dit : « Ah, vous voyez, il/elle peut être empathique ! ». Et on s’accroche à ça, en oubliant tous les moments où cette empathie brille par son absence.

La confusion totale : quand le narcissique joue à l'empathique

Les choses peuvent se compliquer. Des fois, les narcissiques jouent à l'empathique. C’est un peu comme si l’Araignée se déguisait en Docteur Octopus qui se déguise en l’Araignée.

On s’y perd !

Voilà comment ça se passe :

  1. L’imitation parfaite : Certains narcissiques sont de vrais caméléons. Ils observent les comportements empathiques et les reproduisent à la perfection. Résultat ? Vous avez l’impression d’avoir affaire à la personne la plus compréhensive du monde… jusqu’à ce que le masque tombe.
  2. L'empathie intéressée : Ils sont super à l’écoute, compréhensifs… tant que ça sert leurs intérêts. Dès que votre bien-être entre en conflit avec leurs désirs, pouf ! L'empathie s’évapore comme par magie.
  3. Le retournement émotionnel : Vous parlez de vos problèmes, et d’un coup, c’est eux les victimes. Leur « empathie » devient une façon de ramener l’attention sur eux.
  4. L'empathie comme arme : Ils utilisent leur compréhension de vos émotions non pas pour vous soutenir, mais pour mieux vous manipuler. C’est l'empathie version Dark Vador.
  5. Le coup du « Personne ne me comprend » : Après avoir joué les ultra-empathiques, ils se posent en victimes incomprises si vous osez remettre en question leurs actions. « Je suis tellement empathique que ça me fait souffrir, et toi, tu ne le vois même pas ! »

Comment s’en sortir quand on est pris dans cette toile ?

Si vous reconnaissez ces situations, si vous avez l’impression d’être dans un manège émotionnel qui tourne trop vite, voici quelques pistes pour retrouver votre équilibre :

  1. Faites confiance à votre ressenti : Si quelque chose vous semble bizarre, c’est probablement parce que c’est bizarre. Ne laissez personne vous convaincre que vos émotions ne sont pas valides.
  2. Tenez un journal : Notez les incidents, les conversations, vos sentiments. Ça vous aidera à voir les schémas et à ne pas douter de votre mémoire quand on essaie de réécrire l’histoire. En règle générale, lorsqu’on se dit (ou lorsqu’on dit) dans une dispute que « la prochaine fois j’enregistrerai », c’est très mauvais signe et ça veut le plus probablement dire que vous êtes dans une relation toxique.
  3. Parlez-en : À des amis, à un thérapeute, à un groupe de soutien. Sortir de l’isolement est crucial pour y voir plus clair.
  4. Apprenez à poser des limites : Ce n’est pas facile, surtout si vous êtes naturellement empathique. Mais c’est nécessaire pour votre bien-être.
  5. Rappelez-vous que vous n’êtes pas responsable des émotions des autres: C’est un piège classique dans lequel on tombe souvent. On se dit « Si je fais ci ou ça, il/elle va être triste/en colère, donc je dois pas le faire ». Stop ! Chacun est responsable de ses propres émotions. Votre job, n’est pas de tout faire pour que l’autre soit toujours content.
  6. Cultivez votre jardin intérieur : Prenez soin de vous, de vos passions, de vos amitiés. Plus vous serez solide intérieurement, moins vous serez vulnérable aux manipulations.

Le grand paradoxe : l'empathie envers le narcissique

On arrive ici dans la zone ultra-paradoxale.

Comment être empathique envers quelqu’un qui manque d'empathie ?

C’est comme essayer de faire un câlin à un cactus, non ?

Pourtant, c’est important à aborder, parce que souvent, quand on comprend le narcissisme, on peut avoir deux réactions extrêmes :

  1. La colère totale : « C’est un monstre ! Il ne mérite que du mépris ! »
  2. La compassion excessive : « Oh, le pauvre, il doit tellement souffrir au fond… »

La vérité ? Elle est quelque part entre les deux.

Oui, les personnes narcissiques souffrent. Leur comportement vient souvent d’une blessure profonde, d’un trouble de la personnalité, d’un ego ultra-fragile…

Mais bon, comprendre, n’est pas excuser.

On peut avoir de l'empathie pour leur souffrance sans pour autant accepter leurs comportements toxiques.

C’est là qu’on revient à notre définition de l'empathie. Rappelez-vous, c’est comprendre et ajuster son comportement.

Et dans le cas d’une relation avec une personne narcissique, ajuster son comportement peut signifier prendre ses distances, poser des limites fermes, voire couper les ponts.

La guérison : un chemin personnel

Si vous réalisez que vous êtes dans une relation toxique avec une personne narcissique, que ce soit un partenaire, un parent, un ami ou un collègue, rappelez-vous ceci :

  • Vous n’êtes pas responsable de « guérir » l’autre : Seul le narcissique peut décider de changer, et c’est un long processus qui nécessite une vraie volonté de sa part. Ne vous leurrez pas, il ne fera le plus probablement rien.
  • Votre santé mentale est prioritaire : Ce n’est pas égoïste de prendre soin de vous. Au contraire, c’est nécessaire.
  • La guérison prend du temps : Si vous avez été dans une relation toxique pendant longtemps, soyez patient avec vous-même. Réapprendre à faire confiance, à poser des limites, à reconnaître vos propres besoins ne se fait pas du jour au lendemain.
  • L’aide existe : Que ce soit un thérapeute, un groupe de soutien, des amis de confiance… ne restez pas seul dans votre coin. Parler aide à guérir.

En conclusion : l'empathie, c’est comme un superpouvoir (mais en mieux)

Pour finir ce long périple dans les méandres du narcissisme et de l'empathie, j’aimerais qu’on parle un peu de vous, les empathiques.

Vous savez quoi ? Votre empathie n’est pas une faiblesse. C’est une force incroyable. C’est comme un superpouvoir, mais en version réelle. Ça vous permet de connecter avec les autres, de comprendre le monde d’une façon plus profonde, de créer des relations authentiques.

Mais comme tout superpouvoir, il faut apprendre à le maîtriser. Ce qui veut dire:

  • Savoir poser des limites
  • Prendre soin de vous
  • Reconnaître quand quelqu’un abuse de votre empathie
  • Utiliser votre compréhension des autres pour vous protéger et pas seulement pour les aider

L'empathie, quand elle est bien gérée est comme un phare dans la nuit: Elle éclaire votre chemin et celui des autres. Mais rappelez-vous, même les phares ont besoin de recharger leurs batteries de temps en temps.

Votre sensibilité, votre capacité à comprendre les autres est un cadeau.

Prenez-en soin, protégez-le, et utilisez-le pour créer un monde un peu plus compréhensif, un peu plus bienveillant. Mais commencez par être bienveillant envers vous-même. (Cyril Malka)

  1. Fabienne Barrère de Parseval dit :

    Tout cela aide en effet à l’identification de l’origine « du mal » ….. hélas je me demande si la lucidité, aussi satisfaisante qu’elle puisse être pour soi même , ne mène pas à une extrême solitude. Ceux qui hésitent encore à y voir clair ont au moins la chance de pouvoir accorder le bénéfice du doute. Je confirme la très grande difficulté de supporter les narcissiques, c’est un partage permanent entre la préservation de soi qui consiste souvent en l’évitement et la prise de position ferme quand on ne peut plus les éviter ! on y laisse quand même des plumes …. c’est du boulot …..

    • Cyril Malka dit :

      Oui, le plus facile reste de couper le contact totalement, mais ce n’est pas toujours possible.

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