(03/07-2024) – Nous sommes entrés dans l’ère des enfants boomerang. Un enfant boomerang est un jeune adulte qui revient à la maison après avoir goûté à l’indépendance.
Si votre progéniture a fait un retour triomphal au bercail, pas de panique ! Voici quelques conseils.
Qu’est-ce qu’un enfant boomerang ?
Un enfant boomerang, c’est un jeune adulte qui quitte le nid familial pour voler de ses propres ailes, mais qui finit par revenir à la maison. Ne le confondez pas avec la « génération Tanguy », qui elle ne quitte jamais le cocon parental.
Les enfants boomerang ont goûté à l’indépendance avant de revenir au bercail, souvent à cause de facteurs économiques ou sociaux.
Les statistiques montrent que ce phénomène est en hausse. Par exemple, au Canada, 27,5 % des adultes de 20 à 34 ans vivaient avec leurs parents en 1981. En 2001, ce chiffre est passé à 41 %, et la tendance est similaire aux États-Unis et en Europe.
Il y a plusieurs raisons à ce retour: Pression financière, chômage, loyers exorbitants, ou parfois la simple envie de profiter de la cuisine de maman!
Les défis du retour
Vivre avec un enfant adulte n’est pas de tout repos. Voici quelques défis courants et comment les surmonter.
- Stress financier
Accueillir un adulte supplémentaire à la maison entraîne des coûts supplémentaires en termes de nourriture, d’eau, d’électricité et d’autres dépenses. Pour beaucoup de foyers, cela peut mettre les finances à rude épreuve, surtout s’ils n’étaient pas préparés à ces dépenses supplémentaires.
Ah, les joies de la facture d’électricité qui triple parce que votre enfant a décidé de faire des marathons de séries toute la nuit.
Pour éviter ça, discutez des finances dès le départ. Partagez les coûts et établissez un budget familial. Peut-être que votre enfant peut contribuer aux courses ou payer une petite partie du loyer. Faire partie de la famille veut nécessairement dire: Participer.
- Perte d’indépendanceLes parents, qui avaient pris leurs aises avec une maison vide, doivent réapprendre à partager leur espace et à redéfinir les limites. Cela peut causer des conflits en raison de la réorganisation des rôles et des responsabilités au sein du foyer.Il est important de respecter l’espace personnel de chacun. Chacun devrait avoir son coin où il peut se retirer. Rappelez-vous, votre enfant est un adulte, même s’il laisse traîner ses chaussettes partout.
- Conflits et tensionsLa cohabitation peut entraîner des conflits en raison de différences dans les habitudes de vie et les attentes. Les parents et l’enfant peuvent avoir des visions divergentes sur la gestion de la maison et des responsabilités.Ici, une communication ouverte et honnête est clef. Discutez régulièrement des préoccupations et ajustez les règles de vie au besoin.
Stratégies pour une cohabitation harmonieuse
- Établir des règles clairesIl est essentiel de fixer des règles claires concernant les responsabilités quotidiennes, les tâches ménagères, les finances et l’utilisation des espaces communs.Eh oui! On peut survivre sans Netflix pendant une heure.
Définissez des responsabilités claires pour les tâches ménagères, les finances et les espaces communs. Un tableau de répartition des tâches peut faire des miracles.
- Encourager l’autonomieIl est important de favoriser l’indépendance de l’enfant adulte en l’encourageant à poursuivre ses propres activités et objectifs, car le but n’est pas de le garder sous votre toit à vie.Encouragez votre enfant à trouver un emploi, à poursuivre ses études ou à se lancer dans un projet. Favorisez son indépendance autant que possible.
- Planifier des réunions familialesJe sais que ça peut paraître excessif, mais ça ne l’est pas. Il va être important d’organiser des réunions régulières pour discuter des attentes et résoudre les problèmes avant qu’ils ne deviennent ingérables.Voyez ça un peu comme les réunions d’entreprise, mais avec plus de biscuits.
- Soutenir les objectifs personnels de chacunEncourager chacun, le plus souvent votre enfant, à poursuivre ses propres objectifs et passions, tout en offrant un soutien moral et pratique.Offrez du soutien moral et des conseils pour aider votre enfant à atteindre ses objectifs. Partagez vos propres expériences et échecs pour montrer que tout le monde passe par des hauts et des bas. Et ce n’est pas parce qu’il vient de subir un échec, que tout est fini.
Les aspects psychologiques à considérer
Vivre avec un enfant boomerang présente aussi des défis psychologiques pour les parents et l’enfant. Voici quelques aspects à prendre en compte et des stratégies pour y faire face.
- Identité et autonomieLe retour à la maison peut être perçu comme un recul dans l’indépendance de l’enfant, affectant son estime de soi et sa perception de ses capacités.La perte d’autonomie peut nuire à l’identité et à l’auto-efficacité de l’enfant. Selon la théorie de l’autodétermination, le besoin d’autonomie est fondamental pour le bien-être psychologique.
Un retour à la dépendance parentale peut diminuer la motivation intrinsèque et le sentiment de compétence.
Pour pallier à ça, encouragez l’enfant à participer activement aux décisions familiales et à poursuivre des activités qui renforcent son autonomie. Par exemple, il peut gérer un projet familial, comme rénover une pièce.
- Conflits intergénérationnelsLes différences de style de vie et de routine entre l’enfant et les parents peuvent causer des frictions et des disputes. Les conflits peuvent générer du stress et de l’anxiété chez l’enfant, affectant son bien-être émotionnel.Il vous faudra utiliser des techniques de communication assertive pour exprimer les besoins et les attentes de manière respectueuse et claire. Encourager des discussions régulières pour aborder les problèmes et trouver des solutions ensemble.
Même en cas de désaccord, les conflits seront plus facilement réglé au travers de la discussion plutôt qu’au travers de conflits.
- Stress financier et gestion des ressourcesLes parents peuvent ressentir de la frustration et de l’impuissance face à l’augmentation des dépenses et des responsabilités financières. Le stress financier peut augmenter les niveaux de cortisol, ce qui peut affecter négativement la santé mentale et physique des parents.Et personne n’a besoin de ça (surtout en ce moment!)
Il est donc nécessaire d’établir un budget familial clair et de discuter ouvertement des finances. Il vous faut impliquer l’enfant dans la gestion des dépenses pour qu’il comprenne l’importance de la contribution financière.
- Encourager l’indépendance financièreIl est important de favoriser l’indépendance financière de l’enfant en l’encourageant à trouver un emploi, à poursuivre ses études ou à entreprendre une formation. Utiliser des techniques de renforcement positif pour encourager les comportements autonomes.
N’hésitez pas à passer des accords pour utiliser le renforcement positif genre. « Si tu trouves un emploi cet été, on pourrait envisager de te laisser la voiture plus souvent. »
- Soutenir les objectifs de l’enfantApporter un soutien moral et des conseils pour aider l’enfant à atteindre ses objectifs et ses aspirations. Aider l’enfant à développer une vision positive de ses capacités et à renforcer sa résilience.
« Tu as toujours rêvé de monter ton propre business ? Pourquoi ne pas commencer par un petit projet ici à la maison ? »
- Chercher du soutien extérieur si nécessaireEn cas de problèmes plus graves, comme la dépression ou l’addiction, ne pas hésiter à chercher l’aide d’un thérapeute ou d’un conseiller. Les interventions thérapeutiques, telles que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), peuvent être efficaces pour traiter les problèmes sous-jacents et aider l’enfant à développer des stratégies de gestion efficaces.
- Maintenir un équilibre entre soutien et autonomie
Il faut surtout éviter de tomber dans la surprotection. Il vaut mieux encourager l’enfant à prendre des responsabilités.
Appliquez un modèle du soutien parental, qui équilibre la chaleur et le contrôle et peut aider l’enfant à développer des compétences d’autonomie tout en se sentant soutenu.
En somme, bien réagir face au retour d’un enfant boomerang implique de combiner des stratégies de communication efficace.
J’espère que ces quelques conseils pourront vous aider à gérer ce problème et à vous en sortir. N’hésitez pas à demander de l’aide à un thérapeute capable de vous aider. (Cyril Malka)