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Écrans et Enfants

(12/05-2024) – Tous les écrans ont un effet sur les enfants. Pas seulement le smartphone, mais également la tablette, l’ordinateur, la télévision.

De nombreuses études prouvent que les écrans ont un fort impact sur notre santé, et surtout sur celle des enfants.

Souvenez-vous que notre cerveau se développe jusqu’à environ l’âge de 25 ans, et que ce qui nous influence pendant cette période nous marque énormément et peut avoir un énorme impact sur le reste de notre vie.

Voyons donc ensemble d’un peu plus près l’impact qu’ont les écrans sur diverses facettes du développement des enfants.

Effets sur le développement cognitif

L’impact de l’utilisation excessive des écrans sur le développement cognitif des enfants se traduit par une diminution de la maturation du cerveau, en particulier dans les régions associées au contrôle cognitif et à la régulation émotionnelle (Rideout & Robb, 2019).

Cet impact est dû à la nature passive et souvent fragmentée de l’interaction avec les écrans, qui ne stimule pas de manière adéquate les processus cognitifs nécessaires au développement optimal du cerveau chez les enfants (Anderson et al., 2017).

De plus, l’utilisation excessive des écrans a un impact négatif sur l’attention, en réduisant la capacité des enfants à se concentrer et à maintenir leur attention sur des tâches importantes (Christakis et al., 2004).

Non seulement ça, mais elle peut altérer la mémoire, en particulier la mémoire de travail, qui est essentielle pour le traitement de l’information et la résolution de problèmes (Rideout & Robb, 2019).

La mémoire de travail, également connue sous le nom de mémoire opérationnelle, est le système cognitif qui est responsable du stockage temporaire et du traitement de l’information nécessaire pour effectuer des tâches cognitives complexes, telles que la résolution de problèmes, la compréhension du langage, et la prise de décision.

Son rôle principal est de maintenir temporairement des informations pertinentes à l’esprit tout en les manipulant activement pour réaliser des tâches cognitives: Par exemple, lorsque vous suivez des instructions étape par étape pour résoudre un problème, la mémoire de travail vous aide à retenir les étapes précédentes tout en traitant la nouvelle information.

En somme, la mémoire de travail agit comme un espace de travail mental où les informations sont temporairement stockées et manipulées pour faciliter le traitement cognitif. Elle joue un rôle crucial dans de nombreuses activités quotidiennes qui exigent une pensée complexe et une gestion simultanée de plusieurs informations.

Enfin, l’utilisation d’écrans peut affecter les compétences d’apprentissage en limitant les opportunités d’interaction sociale et d’exploration active de l’environnement réel, qui sont cruciales pour le développement cognitif des enfants (Anderson et al., 2017).

Ces impacts résultent de la façon dont l’utilisation intensive des écrans peut entraîner une surstimulation visuelle et cognitive, perturbant ainsi le développement normal des processus attentionnels, mnésiques et d’apprentissage chez les enfants en développement (Rideout & Robb, 2019).

Finalement, l’exposition prolongée aux contenus sur les écrans peut entraîner une diminution de l’engagement dans des activités cognitivement exigeantes, ce qui peut compromettre le développement des compétences cognitives chez les enfants (Anderson et al., 2017).

Effets sur l’Empathie et le Bien-Être Émotionnel des Enfants

Les effets sur les compétences sociales, l'empathie et le bien-être émotionnel des enfants en raison de l’usage excessif des écrans sont ici encore multiples.

Cela mène à une forte diminution des compétences sociales: Une étude menée par Twenge et Campbell (2018) a montré une corrélation entre l’augmentation de l’utilisation des médias numériques et une diminution des compétences sociales chez les adolescents.

L’utilisation intensive des écrans peut limiter les occasions pour les enfants de participer à des interactions sociales en personne, ce qui réduit leur pratique des compétences sociales telles que la communication verbale, la résolution de problèmes et la lecture des expressions faciales.

De plus, on a remarqué une réduction de l'empathie chez les enfants qui utilisent beaucoup les écrans: Une recherche de Uhls et al. (2014) a révélé que les enfants qui passent plus de temps devant des écrans ont tendance à présenter moins d'empathie envers leurs pairs, ce qui peut compromettre leur capacité à comprendre et à réagir aux émotions des autres.

Cela est tout simplement dû au fait que passer du temps devant des écrans peut entraîner une diminution de l’exposition aux expériences réelles et aux émotions des autres, ce qui peut affecter la capacité des enfants à se mettre à la place des autres et à ressentir de l'empathie.

On a également remarqué une altération du bien-être émotionnel chez les enfants proches de leurs écrans: Une étude longitudinale menée par Odgers et al. (2019) a trouvé des liens entre l’utilisation excessive des médias numériques et des problèmes de santé mentale chez les adolescents, y compris l’anxiété et la dépression.

En fait, on n’a pas besoin d’étude pour comprendre que l’exposition à du contenu en ligne inapproprié ou stressant, ainsi que le manque d’interaction sociale réelle, peut contribuer à des niveaux plus élevés de détresse émotionnelle chez les enfants.

Effets sur les Compétences Sociales,

Écrans et EnfantsDe plus, les écrans peuvent influencer les interactions sociales des enfants de plusieurs manières.

On a constaté une réduction de la qualité des interactions en personne. Une étude de McDaniel et Radesky (2018) a montré que la présence d’appareils électroniques pendant les interactions familiales peut réduire la qualité des conversations et des interactions entre parents et enfants.

Il n’est pas seulement question des smartphone, mais les repas de famille qui ne sont plus autour d’une table mais autour d’un téléviseur amochent grandement les relations familiales. Le moment où toute la famille est réunie pour manger et parler devient une mastication silencieuse et sans contacts.

Des recherches menées par Kraut et al. (1998) ont suggéré que les enfants qui passent beaucoup de temps en ligne peuvent préférer les interactions virtuelles aux interactions en personne, ce qui peut bien entendu entraîner un isolement social et des difficultés dans les relations interpersonnelles.

Les effets sur la santé physique des enfants

Là aussi, il y a plusieurs problèmes importants.

Déjà, on a constaté des problèmes de vision: Les enfants qui passent beaucoup de temps devant des écrans peuvent être exposés à une lumière bleue nocive émise par les écrans, ce qui peut contribuer à la fatigue oculaire, à la sécheresse oculaire et à d’autres problèmes de vision (Sheppard et al., 2020).

On a bien entendu des problèmes de sédentarité: L’utilisation prolongée des écrans est associée à un mode de vie sédentaire, ce qui réduit le temps consacré à des activités physiques essentielles au développement musculaire et cardiorespiratoire des enfants de là, on augmente ainsi le risque de maladies cardiovasculaires et d’autres problèmes de santé (Carson et al., 2016).

Ça fait des dizaines d’années qu’on nous explique qu’il ne fait pas bon rester assis 8 heures par jour sur un rond-de-cuir au travail dans un bureau, et personne ne tique au fait que les gamins passent des heures et des heures assis sur leur train arrière à jouer à des jeux vidéos.

Il y a bien entendu aussi plusieurs études qui ont démontré une corrélation entre le temps passé devant les écrans et le risque accru d’obésité chez les enfants, en raison de la diminution de l’activité physique et des habitudes alimentaires malsaines associées à l’utilisation excessive des écrans, car bien entendu, on va surtout se gaver de pizza, de chips, de boissons sucrées et/ou d’alcool et tout ceci n’est pas la meilleure des choses pour la santé… et pour le poids. (Tremblay et al., 2011)

Effets sur le sommeil des enfants

Les écrans n’ont pas un effet que sur la vie éveillée des enfants, mais influencent également leur sommeil.

La lumière bleue émise par les écrans, tels que les smartphones et les tablettes, peut inhiber et réduire la production de mélatonine.

La mélatonine est une hormone qui régule le sommeil, et si elle est perturbée, le cycle naturel du sommeil l’est aussi.

Une étude menée par Chang et al. (2015) a montré que l’exposition à la lumière bleue avant le coucher réduit la production de mélatonine et retarde l’heure du sommeil chez les enfants.

Oui, on peut trouver des lunettes qui disent protéger de la lumière bleue, mais cela n’affecte en rien l’impact de la lumière bleue. En gros, c’est de la pub, mais ça ne marche pas.

L’utilisation des écrans avant le coucher peut également stimuler cognitivement les enfants, les rendant plus alertes et moins susceptibles de s’endormir rapidement.

Une étude de Cain et al. (2018) a révélé que l’utilisation de dispositifs électroniques avant le coucher était associée à un sommeil de moins bonne qualité chez les enfants, en raison de l’activation cognitive induite par l’interaction avec les écrans.

Ceci est valable également pour les livres électroniques comme le Kindle.

Les liseuses électroniques telles que le Kindle utilisent des écrans rétroéclairés qui émettent de la lumière bleue, tout comme les smartphones et les tablettes. Par conséquent, une exposition prolongée à la lumière bleue provenant de ces appareils peut également perturber la production de mélatonine et affecter le rythme circadien, ce qui peut entraîner des difficultés d’endormissement chez les enfants.

Rien d’autre à faire donc qu’utiliser une lampe de chevet et un livre fait en papier.

 

Que faire?

Il est totalement stupide de s’attendre à ce que l’état interdise certains réseaux sociaux ou que les fournisseurs d’accès réduisent les possibilités.

Quand on est parent, on endosse la responsabilité de ce que font nos enfants et c’est à nous de réguler ces choses. Ce n’est ni à l’état, ni à la ville d’élever nos enfants.

On peut se grouper en association et influencer la ville ou l’état pour faire sortir les écrans des écoles. Il n’est pas nécessaire d’avoir des ordinateurs ou des tablettes dans une école: Des cahiers, du papier et des stylos font parfaitement l’affaire. Les ordinateurs peuvent être en heure de technologie ou dans les filières IT.

 

À la maison, c’est aussi les parents qui doivent prendre les choses en main.

En tant que parents, il est essentiel d’établir des limites claires et de promouvoir un usage responsable des écrans chez les enfants. Des stratégies efficaces incluent (liste non exhaustive) :

  • Encourager des activités alternatives : Favoriser les activités physiques, la lecture, les jeux créatifs et les interactions sociales en personne pour réduire le temps passé devant les écrans. Et si les bouts de chou s’ennuient, qu’ils s’ennuient et qu’ils trouvent des idées de jeu pour s’amuser. Aucun enfant n’est mort de s’ennuyer.
  • Modéliser un comportement sain : Les parents peuvent servir de modèles en limitant leur propre temps d’écran et en montrant l’importance de la communication en face-à-face.
  • Établir des règles claires : Fixer des limites de temps d’écran appropriées en fonction de l’âge et des besoins individuels de l’enfant, et faire respecter ces règles de manière cohérente.

Une étude de Radesky et al. (2014) a montré que les enfants dont les parents limitent l’utilisation des écrans et interagissent activement avec eux ont des scores de développement socio-émotionnel plus élevés.

Concernant la limite de temps d’écran recommandée, plusieurs organisations de santé publique suggèrent des lignes directrices.

Par exemple, l’American Academy of Pediatrics (AAP) recommande :

  • Pour les enfants de 2 à 5 ans : Limiter le temps d’écran à une heure par jour de contenu de haute qualité, sous surveillance parentale. Ne mettez pas les enfants devant les dessins animés le matin pour qu’ils vous foutent la paix. La télé n’est pas une nounou. Et il est important de savoir ce qu’ils regardent et ce qu’ils apprennent, comprennent et peut-être comprennent mal.
  • Pour les enfants de 6 ans et plus : Établir des limites cohérentes sur le temps d’écran, en tenant compte des besoins individuels de l’enfant et en veillant à ce qu’il reste suffisamment de temps pour d’autres activités essentielles, telles que le sommeil, l’exercice et les interactions sociales.

Ces recommandations sont basées sur des recherches telles que l’étude menée par Madigan et al. (2020), qui a révélé une association entre une utilisation excessive des écrans chez les jeunes enfants et des résultats défavorables en matière de développement.

En gros, si on veut éviter de finir par avoir un enfant obèse, avec des problèmes de santé divers, des difficultés cognitives qui risquent de l'empêcher d’avoir un travail et/ou une vie harmonieuse et une tendance narcissique, voir sociopathe, il est grand temps de contrôler les écrans, le temps d’écran et ce que les enfants y font.

Même si l’enfant pique une crise pendant un certain temps lorsque vous mettez les limites, ce n’est pas une catastrophe. Alors que de ne pas le faire, par contre, risque fort de le devenir… Plus vite qu’on se l’imagine. (Cyril Malka)

Références

  • Anderson, D. R., & Subrahmanyam, K. (Eds.). (2017). Digital screen media and cognitive development. Oxford University Press.
  • Christakis, D. A., Zimmerman, F. J., DiGiuseppe, D. L., & McCarty, C. A. (2004). Early television exposure and subsequent attentional problems in children. Pediatrics, 113(4), 708-713.
  • Rideout, V., & Robb, M. B. (2019). The Common Sense census: Media use by kids age zero to eight, 2017. Common Sense Media.
  • Twenge, J. M., & Campbell, W. K. (2018). Associations between screen time and lower psychological well-being among children and adolescents: Evidence from a population-based study. Preventive Medicine Reports, 12, 271-283.
  • Uhls, Y. T., Michikyan, M., Morris, J., Garcia, D., Small, G. W., Zgourou, E., & Greenfield, P. M. (2014). Five days at outdoor education camp without screens improves preteen skills with nonverbal emotion cues. Computers in Human Behavior, 39, 387-392.
  • Odgers, C. L., et al. (2019). Association of Screen Time and Depression in Adolescence. JAMA Pediatrics, 173(9), 853-859.
  • McDaniel, B. T., & Radesky, J. S. (2018). Technoference: Parent Distraction With Technology and Associations With Child Behavior Problems. Child Development, 89(1), 100-109.
  • Kraut, R., Patterson, M., Lundmark, V., Kiesler, S., Mukophadhyay, T., & Scherlis, W. (1998). Internet paradox: A social technology that reduces social involvement and psychological well-being? American Psychologist, 53(9), 1017-1031.
  • Carson, V., Hunter, S., Kuzik, N., Wiebe, S. A., Spence, J. C., Friedman, A., … & Tremblay, M. S. (2016). Systematic review of sedentary behaviour and health indicators in school-aged children and youth: an update. Applied Physiology, Nutrition, and Metabolism, 41(6), S240-S265.
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  • Tremblay, M. S., LeBlanc, A. G., Kho, M. E., Saunders, T. J., Larouche, R., Colley, R. C., … & Gorber, S. C. (2011). Systematic review of sedentary behaviour and health indicators in school-aged children and youth. International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity, 8(1), 98.
  • Chang, A. M., Aeschbach, D., Duffy, J. F., & Czeisler, C. A. (2015). Evening use of light-emitting eReaders negatively affects sleep, circadian timing, and next-morning alertness. Proceedings of the National Academy of Sciences, 112(4), 1232-1237.
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