(31/08-2020) – Sur ce point (également!), nous avons été des parents sévères. Si nos enfants se plaignaient de s’ennuyer, nous leur répondions de trouver quelque chose à faire eux-mêmes: utilisez votre imagination, les gars! C’était la réponse plus ou moins standard. Pas de pitié! Le rôle des parents n’est pas de motiver et d’occuper leurs enfants. Ils peuvent parfaitement s’occuper eux-mêmes. Nous nous sommes tous ennuyés de temps à autre et nous avons parfaitement survécu.
Maintenant, les neuroscientifiques ont découvert que non seulement, c’est une bonne chose de s’ennuyer de temps à autre, mais en plus, c’est d’une importance critique pour votre cerveau de le laisser s’ennuyer de temps à autre. Votre cerveau a besoin de s’ennuyer.
D’après la neuroscientifique Alicia Walf, enseignante à la faculté des sciences cognitives à Rensselaer Polytechnic Institute, s’ennuyer améliore grandement la fonctionnalité de votre cerveau, motive l’imagination et peut même améliorer les connexions sociales.
Lorsque les scientifiques regardent le fonctionnement du cerveau, ils peuvent voir que certaines parties sont activées lors de certaines activités. Et on observe quelles parties sont activées lors de certaines activités et quelles sont celles qui ne sont pas activées. De cette façon, on a une idée d’où se trouvent différentes connexions, et quelles parties du cerveau correspondent à quoi dans quelles situations.
En fait, on a remarqué qu’il y a une activité intense lorsqu’on ne fait rien. C’est ce qui a mené les scientifiques à désigner ce qu’on appelle « réseau du mode par défaut » (Default Mode Network). C’est-à-dire des régions de notre cerveau qui sont « allumées » par défaut ou lorsque nous ne faisons rien de spécial.
Lorsque nous ne faisons rien de spécial, nous nous tournons vers l’intérieur et vers les interactions sociales.
Lorsque nous nous ennuyons, notre DMA (Default Mode Network) fonctionne toujours en arrière-plan et c’est en fait ce qui motive notre créativité. C’est aussi pour cela qu’on résout le plus souvent un problème lorsqu’on arrête d’y penser. Les parties de notre cerveau activées lorsque nous travaillons sur un problème sont différentes que celles qui sont activées lorsque nous faisons du pas-à-pas.
Le fait de ne pas surcharger notre cerveau et de le laisser travailler en « roue libre » de temps à autre et donc de s’ennuyer ou de faire quelque chose d’automatique comme prendre un bain ou une douche ou autre est souvent le moment où nous trouvons de nouvelles idées ou bien le moment où nous trouvons la solution à un problème donné.
Non seulement le fait de s’ennuyer peut faire naître de nouvelles idées ou trouver des solutions aux problèmes, mais en plus, cela améliore votre activité cérébrale.
Lorsque nous faisons quelque chose d’excitant, notre cerveau envoie une matière chimique appelée dopamine dans le système. C’est ce qui nous fait nous sentir bien et satisfait.
Une fois que nous ne faisons rien, nous n’avons plus de dopamine et on s’ennuie (certains se sentent même déprimés). Et le fait d’élever ses enfants à toujours être « sous dopamine » ou le fait de vouloir toujours se sentir « sous dopamine » fait qu’on n’utilise pas ces moments de repos à bon escient. On est plutôt en état panique à essayer de trouver quoi faire.
Il est important dans ce genre de cas d’apprendre à vous ennuyer. D’apprendre que ce n’est pas un drame, laissez vos neurones se reposer, laissez votre cerveau travailler en tâche de fond et voyez ce qui en sort. Laissez place à l’imagination, à la créativité… et à l’ennui. (Cyril Malka)
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