(08/02-2018) – Oui, nous connaissons tous quelqu’un qui est incapable de rester tranquille sans vérifier son téléphone ou sa tablette pour chatter avec une copine, envoyer des textos ou discuter sur Facebook ou autre réseaux sociaux. Ça nous paraît antisocial lorsque ces personnes, en pleine discussion ou au milieu d’un dîner au restaurant, se détachent du groupe pour tapoter frénétiquement sur son smartphone.
C’est un phénomène que les médias ont baptisé « addiction aux smartphones » et plusieurs associations de consommateurs et même quelques investisseurs ont demandé aux géants de l’électronique de faire quelque chose pour y remédier… comme si c’était de leur faute.Mais d’après le professeur Samuel Veissière, un professeur assistant en anthropologie cognitive, nous fixons peut-être sur le mauvais objet. Est-ce que cette fameuse addiction aux smartphones pourrait être un phénomène hypersocial plutôt qu’antisocial?
D’après Samuel Veissière, l’évolution de la culture et des cognitions explique que le désir de regarder et de voir ce que font les autres, ainsi que le désir d’être vu a ses racines dans le début de notre évolution. L’être humain recherche constamment l’approbation des autres afin d’avoir des lignes de conduite quant à son comportement. C’est également une façon de trouver un sens de l’identité et des buts.
Dans une étude à paraître dans Frontiers in Psychology, Samuel Veissière et Moriah Stendel, tous deux chercheurs à McGill’s Department of Psychiatry ont passé au crible la littérature et les recherches disponible sur l’utilisation dysfonctionnelle des nouvelles technologies et ils ont trouvé que toutes les fonctions addictives de cette technologie avaient un thème en commun: Le désir de connexion aux autres.
Le professeur Veissière admet que même si les smartphones se contentent de combler un besoin de vie sociale, la rapidité et la fréquence de ces connexions intensifient le système de récompense de notre cerveau, ce qui fait qu’on peut tomber dans l’abus et dans l’addiction.
Donc, il y a bel et bien un danger, mais bien différent de ce qu’on pensait jusqu’ici. Ce à quoi on est addictif, c’est l’interaction humaine et il y a des solutions relativement simples à cela.
On peut se contenter de désactiver les notifications et d’avoir des moments de la journée où on vérifie ses mails, ou Facebook ou autre.
Plutôt que d’exiger que les constructeurs jouent les régulateurs, il vaudrait mieux avoir une discussion sérieuse sur la façon d’utiliser les smartphones. Il vaudrait mieux que les parents et les enseignants éduquent et apprennent aux enfants à utiliser leur smartphone correctement. (Cyril Malka)
© 2018 – Malka
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