Souvenirs dirigés

(26/10-2015)- Si on leur donne de fausses informations, les personnes âgées se  » souviennent  » de ces informations.

« Si vous avez plus de 64 ans, n’hésitez pas à tout avoir par écrit. »

C’est le conseil que donnent les psychologues à l’université de Washington. Ils ont constaté que les personnes ayant passé le cap des 64 ans peuvent plus facilement être manipulées par de fausses informations. Chose qui les rend vulnérables à de nombreuses arnaques basées sur la mémoire.

Une personne sans scrupules peut par exemple facilement dire à un client âgé : « – Ha ! Non ! Je vous ai déjà dit que cela vous coûterait [un prix plus élevé que convenu au départ], et vous étiez d’accord ! »

S’il n’y a pas de matériel écrit à l’appui, le client risque de se  » souvenir  » de cet « accord » et de payer un prix plus élevé que celui convenu au départ.

Une autre arnaque souvent utilisée est celle du : « – Hey ! Vous avez oublié de me payer ! »

Là aussi, n’oubliez jamais de demander un ticket. N’hésitez pas à tout demander par écrit.

Les arnaqueurs professionnels commencent souvent par utiliser quelques petits tests discrets afin de vérifier l’état de la mémoire de leur éventuelle victime.

Pour comprendre le pourquoi du comment de l’histoire, les chercheurs ont comparé des groupes de 24 adultes âgés (75 ans en moyenne) et des groupes de 24 jeunes adultes (19 ans en moyenne).

Les participants devaient étudier des couples de mots, comme : « genou – os ».

Ensuite, on leur montrait de nouvelles listes de couples de mots. Certains couples étaient les mêmes qu’auparavant, d’autres étaient totalement différents et d’autres encore n’avaient qu’un mot en commun avec le groupe de la liste antérieure. Le mot restait logique, mais il était différent de celui qui avait été donné au départ, par exemple, dans la deuxième liste, cela aurait été : « genou – plier » (et non  » os « ).

Les psychologues ont ensuite comparé la façon dont les jeunes et les plus âgés se sont souvenus des mots non corrects.

Les adultes âgés se sont plus souvent  » souvenus  » des couples dont seul un des mots était correct.

Il s’est avéré que les personnes âgées avaient dix fois plus de possibilités d’accepter un mot erroné et de se  » souvenir  » de l’avoir mémorisé. Ceci était également le cas si les personnes âgées avaient plus de temps pour mémoriser les couples de mots que les jeunes.

C’est même allé plus loin : même si tous les participants pouvaient « passer » au cas où ils n’étaient pas sûrs de la réponse, les personnes âgées ont rarement utilisé cette possibilité. Chose que les jeunes ont faite plus facilement. Ceci a réduit considérablement leur nombre d’erreurs.

D’après les chercheurs, les personnes âgées ne savaient pas qu’elles ne savaient pas. Elles se sont souvenues d’une solution erronée et elles n’ont donc pas passé puisqu’elles se souvenaient, ou plutôt, croyaient se souvenir.

Ces nouveaux tests ont indiqué que les personnes âgées sont plus influençables par la désinformation, surtout si la désinformation suit immédiatement quelque chose qui vient de se passer.

Les chercheurs pensent que ce genre de naïveté de la mémoire vient de ce que le cortex frontal se dégrade avec l’âge. On indique aussi que cela n’est pas valable pour tous les adultes. Les résultats des tests sont très variables. Mais pour être sûr, mieux vaut avoir autant d’informations par écrit que possible. (Cyril Malka)

© 2005 – 2015 – Malka – Article du 15/05-2005 remanié et mis à jour le 26/10-2015

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut