(21/05-2015) – Les quelques articles que j’ai écrits sur les sociopathes sont parmi les plus lus et les plus commentés de mon site. Il suffit de jeter un oeil sur les commentaires pour y trouver de fortes émotions: blessures profondes, colère, impuissance, désarroi…
Certaines questions reviennent, sous différentes formes. Il y en a beaucoup sur la différence entre ces différentes personnalités et surtout, comment réagir.
Il est temps de donner quelques réponses à ces questions.
Je n’ai pas les chiffres pour la France ou pour l’Europe, mais aux États-Unis, d’après Institut National de la santé, 12,6 % de la population souffre de divers troubles de la personnalité comme la personnalité narcissique, le borderline (état limite) ou la sociopathie (aussi appelé « personnalité antisociale » ou « pervers narcissique »).
De ces 12,6 %, 6 % souffrent de troubles narcissiques, 5,6 % de borderline et 1 % seraient sociopathe.
Si ces chiffres correspondent plus ou moins à ce qu’on trouve en Europe, il y a de fortes chances pour que vous ayez été (ou que vous soyez) ami, collègue, amoureux ou en famille avec au moins une personne qui tombe dans une de ces trois catégories.
Ces trois personnalités sont différentes les unes des autres. Les narcissiques sont centrés sur eux-mêmes. Les borderline sont imprévisibles et très émotionnels et les sociopathes sont renommés pour leurs brutalités. En cas de doute, vous pouvez très rapidement avoir une idée du genre de la personnalité à laquelle vous avez affaire en vérifiant si la personne en question peut faire preuve d'empathie (de se mettre à la place des autres), de compassion et si cette personne peut ressentir de la culpabilité ou de la responsabilité pour ses actions.
Narcissique – Responsabilité: Oui – Empathie: Non
Borderline – Responsabilité: Oui – Empathie: Oui
Sociopathe – Responsabilité: Non – Empathie: Non
En vérifiant la présence ou l’absence de ces émotions importantes, vous pourrez alors vous orienter dans la bonne direction.
Lorsqu’on a l’impression (ou la certitude) qu’un de ses proches, un ami, un collègue, une personne qu’on aime ou qu’on a aimé souffre d’un trouble de la personnalité, il y a au moins quatre questions qui reviennent régulièrement:
Pour l’instant, il n’y a rien de concret. Néanmoins, la balance penche plus en direction d’un trouble inné de la personnalité pour ce qui est de la sociopathie et en bonne partie aussi pour le narcissique. Pour ce qui est du borderline, on aurait tendance à penser qu’il s’agirait d’un trouble en partie inné de la personnalité, une fragilisation qui pourrait se développer plus ou moins en fonction du développement de l’individu
Très simple: Ces personnes ne portent pas d’étiquette sur le front qui annonce la couleur et ce n’est pas le genre de chose à laquelle on pense lorsqu’on rencontre quelqu’un qui nous paraît charmant: « Tiens, voilà encore un sociopathe! ».
Les narcissiques ou les borderline ne sont pas 100% bon ou 100% mauvais comme dans les films. Ils ont des qualités agréables et de très bonnes qualités et d’autres qui peuvent vous faire tourner en bourrique, tout comme n’importe qui d’autre. Ce n’est pas sans raison que même pour un professionnel, ça peut mettre du temps avant de pouvoir poser le diagnostic de trouble de la personnalité.
Les sociopathes font partie d’une catégorie un peu à part. Au contraire des borderline et des narcissiques, les sociopathes ne ressentent ni culpabilité ni responsabilité.
Mais cela vous prendra du temps avant de vous en rendre compte, car ce sont des qualités difficiles à percevoir chez quelqu’un surtout lorsque cette personne est très charismatique et douée pour faire semblant de ressentir de la culpabilité et d’autres émotions. Les sociopathes sont de loin les plus impitoyables et également les plus difficiles à reconnaître.
Pour ce qui est des sociopathes, la réponse est simple: Oui! Beaucoup de sociopathes ont grand plaisir à manipuler et à faire mal. Ils voient (et traitent) les personnes de leur vie, que ce soit famille, ami ou n’importe qui d’autre, comme des marionnettes.
Pour ce qui est des narcissiques et des borderline, la réponse est moins évidente en grande partie, car les personnes dans ces deux groupes brouillent les pistes afin de protéger le noyau de leur personnalité.
La plus grande peur du narcissique est que vous voyez ou comprenez ce qu’il ressent tout au fond de lui même: La dévalorisation ultime, la nullité.
Pour ce qui est du borderline, sa plus grande peur est que vous l’abandonniez.
Les narcissiques donnent l’impression de n’avoir aucun problème à vous faire mal. C’est en fait, car ils sont focalisés à se protéger eux-mêmes.
Les borderline sont à la merci de leur souffrance et il ne leur reste tout simplement pas suffisamment d’énergie pour s’inquiéter des autres. Ils peuvent se sentir responsables, fautifs et ont de la compassion, mais ont du mal à y accéder, car cela les submerge.
La plupart des narcissiques et des borderline n’infligent pas de la souffrance afin de vous faire mal exprès. Ils se comportent plutôt comme un éléphant dans un magasin de vaisselle.
Cela dépend de ce que cette personne vous a fait et de votre relation avec elle. Il vous faut, bien entendu, avant tout vous protéger vous-même et vos enfants et tout dépend du type de personne à qui vous avez affaire. Certains ont des traits des trois personnalités et cela peut rendre le travail difficile.
S’il s’agit d’un membre de la famille, d’une épouse, ou de l’entourage très proche et que cette personne est clairement sociopathe, oui: coupez les ponts.
Dans les autres cas, je vous recommande un équilibre entre la protection personnelle et autant de compassion que possible pour la douleur avec laquelle cette personne vit au quotidien. Voici quelques suggestions afin de vous donner un coup de main :
– Ne rabaissez jamais votre partenaire devant vos enfants. Cela ne fera qu'empirer l’état de votre partenaire et risque d’amocher votre relation avec vos enfants.
– Travaillez à ne pas démoniser votre partenaire. Même dans votre for intérieur. Il ou elle a également des qualités. Travaillez à garder dans votre esprit une image réaliste de l’autre avec ses qualités positives et négatives.
– Gardez la communication avec la personne qui vous blesse à un minimum.
– Agissez de façon aussi polie, prévisible et aimable que possible la plupart du temps.
– N’essayez jamais d’entrer en compétition avec eux. Il s’agit là d’une bataille que tout le monde perdra, vous particulièrement.
– Agissez de façon correcte et sensée quoiqu’il arrive. Ne vous laissez pas entraîner à dire ou à faire des choses qui ne vous mèneront à rien de bon.
– Si on vous a blessé, ne cherchez pas à vous venger. Concentrez-vous à vivre votre vie aussi bien que possible.
De cette façon, vous éviterez un maximum de conflits et, en cas de conflit, vous pourrez plus facilement les surmonter.
Mais la vie avec une personne qui souffre de troubles de la personnalité n’est pas chose facile. (Cyril Malka)
© 2015 – Malka
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