Êtes-vous une cornichonne d’amour ?

Couple

(09/09-2014) – Pensez-vous être perdue sans amour ? Êtes-vous sans valeur si vous n’êtes pas aimée ? Est-ce que votre monde est réduit en miettes lorsque celui que vous aimez n’est pas suffisamment attentif à vos besoins ? Aimez-vous éperdument pour finir par vous retrouver au 36e dessous ? Êtes-vous inquiète ? Craintive ? Jalouse ?

Alors vous êtes sûrement une « cornichonne d’amour ». Testez-vous (et votre partenaire) et lisez cet article pour savoir qu’y faire.

Pour vous, la pire des choses imaginables est de perdre votre partenaire,  car vous avez besoin d’amour. C’est bien simple, vous ne pouvez pas exister sans amour. Bien entendu, vous ne pouvez pas le prouver, mais vous savez, au fond de vous même, que s’il venait à vous quitter, vous en mourriez !

Si vous le voyez parler avec une autre femme, vous devenez jalouse, en colère et déprimée, surtout si elle est belle. Et si vous n’êtes pas aimée par celui que vous aimez, que valez-vous ?

Pouvez-vous reconnaître certaines de ces pensées ? Certaines de ces émotions ? Dans ce cas, vous souffrez du syndrome que j’ai nommé “la cornichonnerie d’amour”.

Certains hommes et beaucoup de femmes sont atteints de cette maladie.

Une “cornichonne” ? Mais qu’est-ce que c’est ?

Les cornichonnes d’amour sont en fait un groupe de personnes qui n’ont qu’un but dans leur vie. Un but au-dessus de tous les autres : Trouver une personne à aimer !

Elles croient qu’elles ont besoin d’aimer et d’être aimées. Sans ça elles ne peuvent pas être heureuses. Elles perdent leur confiance en elles. Elles sont incroyablement vulnérables si leur amour n’est pas payé de retour à 100 % (ou pas payé de retour du tout) et si elles ne vivent pas en relation d’amour réciproque, elles sont extrêmement faibles, car leur raison de vivre est de vivre dans une relation d’amour.

Les comportements de base

Si vous êtes une cornichonne, vous reconnaîtrez ces trois comportements de base :

1. D’abord, lorsque vous vous trouvez entre deux liaisons, vous recherchez désespérément « le vrai et seul homme au monde“. Vous êtes tellement agressive dans cette phase, que vous risquez d’effrayer plusieurs partenaires éventuels. Si vous mettez du temps à trouver un partenaire, vous risquez de frôler le désespoir, car si vous n’avez personne, cela veut nécessairement dire qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez vous ! Que vous ne valez pas grand-chose ! Sous cette phase de chasse, vous vous sentez facilement misérable et désespérément seule.

Vous avez aussi du mal à vous sentir bien dans votre peau, car pour vous, « être heureuse » veut dire « être dans une relation basée sur l’amour ».

2. Le deuxième comportement est lorsque vous êtes dans une relation. Même dans ce cas, les choses ne vont pas super-bien.

Au début, vous vous sentez merveilleusement bien. Tout est fantastique : Champagne au petit déjeuner, de longues promenades dans le parc avec votre bien-aimé, des pique-niques près du lac et l’amour, l’amour, toujours l’amour !

Malheureusement, les choses changent lorsque vous et votre bien-aimé retournez à la vie de tous les jours et lorsque les hormones se calment, généralement après les trois premiers mois.

Fane

L’anxiété commence à s’installer dans votre esprit : vous pouvez le perdre ! À cause de cette peur, la cornichonne accable la liaison et cela commence à effilocher la relation. En même temps votre besoin surdimensionné d’avoir l’attention complète de votre bien-aimé va participer à user votre liaison. Ça, c’est surtout dans le cas où vous êtes une cornichonne et votre bien-aimé ne l’est pas. Dans le cas où les deux cornichons vivent ensemble, la situation est différente.

3. Enfin, le troisième comportement est le sentiment misérable encore plus fort que la cornichonne ressent lorsqu’une liaison tire vers sa fin. Vous avez défini votre bonheur et votre valeur personnelle dans la dépendance d’une personne qui vous aime.

C’est pourquoi c’est un énorme choc que d’entendre votre bien-aimé dire que vous n’êtes pas aussi incroyable que vous l’aviez cru et qu’il aimerait rompre. Le sentiment de rejet que vous ressentez est difficile à gérer et vous êtes convaincue que cela prendra beaucoup de temps, ou qu’il vous sera impossible de retrouver votre confiance en vous. Vous pouvez même ressentir ce rejet comme tellement blessant, que vous voudrez éviter toute idée de nouvelle liaison pendant très longtemps.

Entre désir et besoin

Une cornichonne d’amour a des règles de vie bien étudiées qui renforcent le sentiment de manque de confiance en soi.

« J’ai besoin d’amour pour être heureuse et accomplie, je ne peux pas vivre sans amour » dira une cornichonne.

Pourquoi est-ce qu’un tel point de vue est inadéquat ? Est-ce une erreur que de désirer l’amour ?

Bien sûr que non ! Le problème, ici, n’est pas de vouloir être aimée et de vouloir aimer. Le problème est lorsqu’on définit l’amour comme étant un besoin. Il y a une énorme différence entre un désir (aussi fort soit-il) et un besoin. Un besoin est nécessaire au reste de votre vie. Et de dire que l’amour est un besoin, c’est dire qu’il a la même importance que la nourriture ou que l’air ! Mais ceci est une énorme bêtise ! Car même si, admettons-le, on est sûrement plus heureux avec de l’amour que sans amour, personne n’a besoin d’amour pour survivre. On ne meurt pas pour cause de manque d’amour !

Une vue plus rationnelle et plus adaptée sur l’amour est de penser que même s’il est désirable d’être aimée, et bien que l’on préfère aimer et être aimée, on peut parfaitement être heureuse, même si on n’est pas en couple ; on n’en a pas besoin pour vivre.

On peut par exemple, chaque fois qu’on ressent la douleur sentimentale qu’est le sentiment de se sentir rejetée ou d’être sans amour,  plutôt que de se morfondre, on peut se répéter un nouveau point de vue : « – C’est vrai, j’ai horreur de me trouver dans cette situation. Mais je peux tout à fait surmonter ce problème »

L’autre idée de base que la cornichonne d’amour devrait ajuster est cette idée loufoque de se voir comme étant insignifiante ou sans valeur si elle n’est pas aimée.

« – J’ai besoin d’amour ou bien, si personne ne m’aime, ça veut dire que je ne vaux rien. » Si vous avez ce point de vue, ou un pont de vue approchant, il est grand temps d’apprendre à ne pas mélanger la vue que vous avez sur vous-même et la conception que les autres ont de vous. Ce sont deux choses différentes.

On est une personne précieuse que l’on soit aimée ou non. Des problèmes sur certains points de la vie ne dévalorisent pas vos qualités dans d’autres domaines.

Une bonne portion d’acceptation rationnelle de soi-même ferait ici des miracles. L’acceptation rationnelle de soi-même part du principe qu’on accepte d’être une personne complexe qui a beaucoup de traits de caractère différents. Certains sont positifs, d’autres négatifs. Il est donc impossible de s’évaluer comme étant « bonne » ou « mauvaise », comme étant une « réussite » ou « nulle » en se basant uniquement sur un ou plusieurs de vos traits de caractère.

De même manière, on ne peut pas se juger tout simplement parce qu’on vit sans liaison amoureuse pendant une période.

Une des choses importantes dans la guerre contre la cornichonnerie d’amour est votre vue sur vous-même et sur votre valeur en tant que personne.

Prenez le temps de considérer vos meilleures qualités. Écrivez tous les points que vous aimez chez vous, tout ce que vous aimez dans votre aspect physique, tout ce que vous faites bien envers les autres, dans votre vie professionnelle, vos loisirs… La liste de vos aspects positifs risque d’être bien plus longue que vous ne le croyez. Et elle vous aidera à voir vos liaisons, vous-même, et votre sentiment de votre dignité sous un autre jour.

Il est important d’avoir une relation d’amour heureuse, bien entendu, mais ceci n’est qu’une partie de votre vie ! Ce n’est pas ce qui vous définit en tant que personne.

Ayez toujours vos autres côtés positifs en tête lorsque vous ressentez la désapprobation des autres, si vous vous faites plaquer ou tout simplement si vous vous trouvez entre deux liaisons.

Les pots de colle

Beaucoup de monde a les symptômes de la cornichonnerie d’amour, surtout étant jeunes. Mais c’est rarement un comportement qui continue le reste de la vie. Néanmoins, s’il continue, il peut se développer jusqu’à devenir un problème émotionnel bien plus inquiétant, que l’on pourrait caractériser comme le phénomène des pots de colle.

Ce sont des personnes qui ont une conception extrême de l’amour et de ce qu’aimer implique. Les symptômes des gens collants se distinguent par des idées fixes sur l’être aimé.

On ne focalise l’attention que sur ses côtés positifs tout en refusant de voir les côtés négatifs ; et on a un besoin désespéré d’être aimé autant qu’on aime. À long terme, cela peut mener à des situations malheureuses, car si on ne voit pas certains côtés négatifs, on risque parfaitement de finir dans une relation toxique (voir éventuellement l’article “Dix signes que vous êtes peut-être dans une relation de violence psychologique” et l’article “Fréquenter un sociopathe”)

Si on est une collante, on souffre aussi de sautes d’humeur assez violentes. Celles-ci dépendent de la dose d’amour que l’on reçoit de son bien-aimé, et tourne à l’anxiété lorsque l’amour qu’on donne n’est pas suffisamment payé de retour.

Lorsqu’on est une collante, on devient une épave sentimentale et une éclopée lorsque la liaison touche à sa fin.

Jalousie

Si on souffre du syndrome de la collante, on aura sûrement une des idées suivantes :

« – Je dois avoir l’amour de mon bien-aimé tout le temps ou bien je suis une personne sans valeur”, ainsi que : « – si mon bien-aimé se fiche de moi ou s’il meurt, la vie n’a plus aucune valeur et je peux tout aussi bien mourir » ou bien : « – mon bien-aimé est le seul au monde pour moi, et seul son amour peut donner une valeur à ma vie.  »

Si vous vous reconnaissez dans cette description, une bonne dose de raisonnement rationnel vous serait extrêmement profitable, même nécessaire.

Répétez-vous aussi vigoureusement que possible les raisonnements rationnels suivants :

 » – J’aimerais vraiment être aimée autant que j’aime, mais je n’en ai pas besoin pour être heureuse.  »

Continuez par » – ça serait vraiment contrariant, si je perdais celui que j’aime, et même si je suis heureuse avec lui, je n’ai pas besoin de lui pour être heureuse.  »

Ensuite prenez une dose de : » – perdre l’amour n’est pas la fin du monde, je peux me débrouiller sans.  »

Enfin, finissez avec un : » – Mon bien-aimé n’est pas la seule personne au monde que je puisse aimer, et je peux avoir une vie digne, même s’il ne m’aime pas »

Lorsqu’on apprend à penser et à agir de manière plus rationnelle, on peut éviter à être sujet à la misère émotionnelle, ce que les cornichonnes d’amour éprouvent souvent.

Souvenez-vous que même si vous préférez une liaison romantique, ceci ne veut pas dire que vous en avez besoin. Et que même s’il vous arrive de devenir triste et désolée, rien n’est insupportable. Vous pouvez toujours être une femme heureuse. (Cyril Malka)

© 1996 – 2014 – Cyril Malka – Publié dans « Alt for Damerne” (Tout pour les Dames) 52 – Décembre 1996 – retraduit et retravaillé en 2014

Test

Test : Êtes-vous une cornichonne d’amour ?

Lisez ces dix affirmations et écrivez les chiffres correspondants :

4 = Tout à fait d’accord
3 = Plutôt d’accord
2 = Plutôt pas d’accord
1 = Pas d’accord du tout

  1. J’ai du mal à prendre plaisir à la vie, lorsque je ne suis pas dans une relation ou amoureuse.
  2. Je ne me sens entière que lorsque je suis amoureuse ou lorsque j’aime quelqu’un, sinon je me sens inutile, démoralisée et insignifiante.
  3. Je dois avoir l’amour de mes bien-aimés tout le temps sinon je me sens insuffisante et insignifiante.
  4. Je ne peux pas supporter que mon partenaire me repousse ou me désapprouve.
  5. L’une des pires choses au monde est d’être sans une personne qui m’aime et que je puisse aimer.
  6. J’ai besoin d’être persuadée que mon bien-aimé m’aime et n’aimera que moi, pour toujours.
  7. J’ai besoin d’amour pour être satisfaite et heureuse.
  8. Mon bien-aimé est la seule personne au monde pour moi. Il est le seul à rendre ma vie belle et à me rendre précieuse.
  9. Ça serait horrible de perdre mon bien-aimé, je ne pourrais pas le supporter.
  10. Si je n’ai plus de valeur pour celui que j’aime, la vie ne vaut plus rien et je pourrais tout aussi bien mourir.

Faites le total de vos points et trouvez votre degré de cornichonnerie d’amour

Les points

35-40
Vous êtes très attaquée par la cornichonnerie d’amour. Vous êtes degré collant ! Votre relation amoureuse est caractérisée par un instinct de possession absolue, par une passion dévorante et une foule de hauts et de bas émotionnels. L’attention presque totale que vous exigez de votre bien-aimé est  beaucoup plus que ce que la plupart des hommes peuvent supporter. Un changement vers une attitude plus rationnelle et adéquate vous aidera beaucoup à être plus heureuse dans vos liaisons. Allez ! Au boulot ! Ça urge !

25-34
Vous êtes une cornichonne ! Bienvenue dans le club, car la plupart des gens sont un peu cornichons sur les bords, lorsqu’on parle d’amour. Mais il vous faut travailler dur pour apprendre à vous apprécier vous-même en dehors d’une relation amoureuse. Bon courage et n’oubliez pas que l’on soit dans une liaison heureuse ou non, personne n’est heureux tout le temps. On n’est pas au pays des niais.

10-24
La plupart des personnes dans cette catégorie sont des individualistes qui sont surtout satisfaits par leur travail. Votre liaison amoureuse est sûrement aussi caractérisée par l’individualisme et la confiance en soi. Vous risquez d’avoir du mal à supporter un partenaire cornichon.

(Cyril Malka)

© 1996 – 2014 – Cyril Malka – Publié dans « Alt for Damerne” (Tout pour les Dames) 52 – Décembre 1996 – retraduit et retravaillé en 2014

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