(26/03-2019) – À chacun sa façon de réagir dans une situation donnée. Une situation qui rend une personne anxieuse laisse une autre personne tout à fait indifférente. Le fait de penser à téléphoner à la banque panique certains et d’autres ne voient là qu’un mauvais moment à passer.
Dans ces situations, on a défini quatre façons de réagir. Elles sont nommées : l’agression, la soumission, l’agression indirecte et l’assertivité (aussi appelé assertion.
Dans cet article, nous allons nous concentrer sur mesdames…
Comme il est plus facile de comprendre ces concepts en prenant des exemples concrets, nous allons commencer par donner des prénoms à ces dames et ensuite, nous allons trouver une situation qui illustrera le problème.
Je vais donc vous présenter Berthe, Irène, Olga et Suzanne.
Berthe, l’agressive : D’abord, nous avons Berthe. Berthe est agressive et dure, elle ne se laisse pas faire! Elle dit ce qu’elle a à dire sans mettre des gants. Avec elle, on sait très rapidement à quoi s’en tenir. Berthe attaque frontalement et vise la gorge. Dans une vie antérieure, elle a sûrement été Pitbull.
Irène, la soumise : Puis nous avons Irène… Irène Paillasson… Celle qui accepte tout et se soumet aux décisions des autres. Elle sait bien qu’il ne faut pas, qu’elle devrait oser et objecter, mais elle ne peut pas, elle a peur.
Olga, indirecte agressive : Ensuite, il y a Olga, elle est agressive de manière indirecte. Là où Berthe frappe dur et attaque frontalement, à la gorge, Olga envoie des aiguilles aiguisées qui touchent leur cible avec une précision quasi chirurgicale, là où cela fait le plus mal. Le tout, sans laisser une seule trace.
Il n’y a, bien entendu, que peu de femmes qui correspondent exactement à ces trois modèles. La plupart seront plutôt un mélange des trois. On peut être soumise au travail et agressive (de manière directe ou indirecte, à la maison), ou le contraire. Même au travail ou à la maison, on peut parfaitement être soumise dans une situation et agressive dans une autre. L’humeur peut aussi changer de jour en jour et dans une même situation à deux jours de différence, on peut être soumise un jour et agressive un autre (ou lorsque la “coupe est pleine”).
Il y a une raison principale à la base de ces trois façons d’agir: le manque de confiance en soi. On ne se sent pas trop sûre de soi. On est obligée de trouver sa place dans la hiérarchie et de laisser les autres nous passer dessus, ou alors on est obligée de frapper la première, car on est sûre que les autres font exprès de nous gêner. Dans ce dernier cas, au moins, on ne montre pas sa faiblesse.
Suzanne, l’assertivité: La dernière catégorie est celle de Suzanne, l’assertive. Celle qui s’accepte comme elle est, avec ses bons et ses mauvais côtés et qui accepte les autres comme ils sont. Elle n’a pas besoin de rabaisser les autres pour sentir qu’elle maîtrise la situation, elle ne rend pas les autres responsables de sa vie. Elle accepte avoir la responsabilité de ses choix et de sa vie. Elle ne culpabilise pas les autres lorsqu’ils ne peuvent pas deviner ce qu’elle désire. Elle dit ce qu’elle veut dire sans colère et sans bafouiller. Elle sait se faire respecter tout en respectant l’autre.
Voici donc ces quatre personnes que nous allons observer de plus près.
Si nous mettons ces dames dans une même situation, comment réagissent-elles? La situation dans laquelle elles se trouvent est la suivante : Madame rentre à la maison après une journée au travail. Elle ouvre la porte et se trouve nez à nez avec un désastre. Une tornade est passée à la maison! Le chien, après avoir été faire des trous dans le jardin sous la pluie, est confortablement installé dans le canapé et dort du sommeil du juste.
Monsieur lit Play-Boy,tranquillement installé dans le fauteuil et les enfants jouent avec leurs tablettes.
La vaisselle (du petit déjeuner, du déjeuner et du goûter) est entassée dans la cuisine, le sol est jonché de Lego et de jouets de toutes sortes et la télévision est allumée et diffuse, à fond la caisse, de la musique ignoble (jazz, techno, rap, Star Academy, rock… choisissez vous-même le genre de musique qui vous tape le plus sur les nerfs).
Si nous mettons les quatre dames que je viens de définir dans cette situation, comment vont-elles réagir?
Berthe va blêmir, elle va pousser un cri et entrer d’un pas décidé dans le salon, arracher le Play-Boy des mains moites de monsieur, donner un coup de pied dans l’arrière-train du cabot (à moins que celui-ci ait déjà pris le large), éteindre la télévision, se mettre au beau milieu du séjour et elle va hurler à qui veut l’entendre et à qui ne le veut pas qu’elle ne veut pas accepter cela, que tout jouet ou magazine se trouvant toujours dans ce salon dans 20 minutes finira à la poubelle, qu’elle en a ras-le-bol de cette famille ingrate qui ne pense jamais à elle, qu’elle aurait dû écouter sa mère qui l’avait pourtant bien prévenue de ne pas se marier avec un bon à rien pareil, et…
Arrêtons le film un instant! Qu’est-ce que c’est que cela? Quel est le message de Berthe? Dit-elle ce qui ne va pas et ce qu’elle aimerait qu’il se passe?
Pas vraiment, non. Elle dit beaucoup de choses désagréables qu’elle risque de regretter plus tard et qui peuvent être difficiles à se faire pardonner lorsque sa fureur sera atténuée. Mais sinon, non. Elle ne parle pas du nettoyage et du problème de base.
Dans la même situation : Irène.
Irène entre, regarde… Elle va dans la cuisine et se prend la tête dans les mains. Elle a envie de pleurer. Elle ne supporte plus cette vie. Mais que faire? Elle soupire, résignée. Elle prend une profonde inspiration et entre dans le salon. Elle embrasse monsieur sur le front, peut-être le remarque-t-il. Elle dit : « Bonjour, les enfants », ils répondent peut-être « b’jour M’man », les yeux toujours rivés sur les tablettes.
Alors elle trotte et elle nettoie tout en soupirant et en pensant que la vie n’est pas facile. Que personne ne pense à elle. Les hommes sont comme ça… Elle se sacrifie.
Elle non plus ne dit pas ce qu’elle a sur le cœur. Son mari, ses enfants ne peuvent pas le deviner. Les enfants ne peuvent pas deviner les souhaits de leur mère et si elle ne leur explique pas, Irène crée une génération d’enfants qui, devenus adultes, ne seront pas plus attentifs que leur père ne l’est aujourd’hui.
Donc non, elle ne parle ni du nettoyage ni du problème de base.
Olga entre dans le salon… Elle s’arrête quelques secondes, bouche ouverte et reprend son souffle. Puis elle se met à nettoyer tout en parlant toute seule à haute voix : « – c’est incroyable! Je n’ai jamais vu des cochons pareils! Comment pouvez-vous être aussi peu attentionnés et faire autant de bazar? Quelle porcherie! Mon Dieu! Quelle porcherie! Comment pouvez-vous supporter cela… »
Monsieur reste caché derrière son Play-Boy et si j’étais lui, j’en ferais sûrement de même!
Ensuite, Olga fera le dîner, qui sera fini tard. Le dîner se déroulera dans une ambiance lourde de reproches non articulés où tout le monde se sentira coupable… De quoi? Pas trop sûr!
Là aussi, le problème (le nettoyage) reste entier et personne n’en a parlé.
Ces trois situations ont une chose en commun, à part être reconnaissables pour beaucoup.
Aucune de ces trois dames n’a parlé du problème, et elles ne l’ont, bien entendu, pas résolu : ni Berthe, ni Irène, ni Olga n’ont confronté leur famille avec le point central du problème. Aucune d’entre elles n’a ouvert un dialogue avec leur conjoint. Au lieu de traiter l’affaire de manière à éviter ces problèmes dans le futur, elles ont utilisé la politique de l’autruche ou pire : celle de la cocotte-minute (avec risque d’explosion).
Suzanne, la personne assertive sera plus directe et mettra son homme et sa famille nez à nez avec l’assertion suivante:
« – Eh ben! Vous vous êtes amusés ici. C’est bien, mais je suis fatiguée et j’aimerais que tu poses ton magazine et que tu m’aides à faire le repas (ou que tu débarrasses le salon) et que toi, Pierre, tu fasses la vaisselle (ou que tu débarrasses tes Lego)… »
Elle demande ce qu’elle souhaite et elle a donc plus de possibilités pour que ses souhaits soient exaucés plutôt que dans les trois premiers cas où il y a de grandes chances pour que l’affaire dégénère et finisse en dispute stupide ou en frustration. Elle pourra toujours prendre le problème du bazar général un autre jour à tête reposée.
Mais il n’est pas toujours facile de dire ce que l’on pense. On n’apprend pas ça à l’école des petites filles modèles, où beaucoup trop de femmes sont apparemment allées.
Le premier problème auquel on est confronté est celui de dire « non ».
Faisons une nouvelle mise en scène: disons qu’Annie a acheté un bon livre (ou un magazine). Ça fait plusieurs semaines qu’elle a travaillé dur, qu’elle a couru de droite, à gauche et aujourd’hui elle a enfin le temps.
Les enfants sont à l’école, monsieur est au travail, la vaisselle est faite, l’appartement brille, elle s’est fait une théière de thé vert et elle a l’après-midi pour elle.
Elle s’assoit sur le canapé, elle se sert le thé et elle ouvre son livre et… ding dong… On sonne à la porte.
C’est son amie Simone qui tient ses enfants Pierre et Paul à la main.
Avant qu’Annie n’ait le temps de réagir, Simone lui dit:
« – Bonjour, Annie! Mon Dieu! Quelle chance que tu sois là! Ouf! Tu sais quoi? J’ai eu le dernier rendez-vous possible chez le coiffeur cette semaine. Si je n’y vais pas maintenant, il me faudra attendre trois semaines, et ce serait horrible, car nous partons en week-end chez mes beaux-parents… Je savais que tu étais à la maison aujourd’hui et je venais te demander si tu ne pouvais pas garder Pierre et Paul le temps que je me fasse faire une nouvelle tête. »
Je serais prêt à parier que 99 % des lectrices feront comme Annie : elles pousseront un léger soupir et diront « oui, bien sûr »…
N’est-ce pas?
Les fois où j’ai utilisé cet exemple lors de mes cours ou de mes conférences, la réponse la plus fréquente était : « – Ben oui, ce sera peut-être moi qui aurais besoin d’aide un autre jour… »
Les Françaises (tout comme les Danoises, je vous rassure tout de suite!) ne savent pas dire non! Si elles le disent c’est ou sous l’effet d’une grosse colère, et dans ce cas on dit beaucoup d’autres choses que « non », ou bien ce « non » est tellement enrobé dans les excuses qu’on ne se rend pas compte que madame vient de dire non et qu’on peut facilement le prendre pour un “oui”.
Dans l’exemple ci-dessus, je prétends qu’il est très important qu’Annie puisse dire non. Il est important qu’elle puisse se reposer, se relaxer. Il faut qu’elle puisse être là pour elle, pour son mari, pour ses enfants.
Mais Annie, comme autant d’autres, ne sait pas dire non.
Et parce qu’Annie ne sait pas dire non, elle s’attend à ce que Simone soit reconnaissante. Si Simone ne montre pas sa reconnaissance, et par exemple un jour, refuse un service à Annie, cela peut mal se terminer. Car tout est enregistré! On se souvient de tout. Annie ne veut pas accepter que Simone puisse dire non, quand elle ne le peut pas…
Mais pourquoi est-ce si difficile de dire non?
Il y a un facteur en deux parties là-dedans.
D’abord, il y a ce souhait, que nous avons tous, d’être apprécié, voire aimé. Nous pouvons parfois être dévastés lorsque certaines personnes ne nous aiment pas. Et la deuxième chose est que nous allons essayer de tout faire pour gagner l’amour de ces personnes.
Ces deux principes sont inappropriés.
La meilleure chose à faire dans ce cas est de penser : « – Bon, il (elle) ne m’aime pas, c’est ennuyeux, j’en suis extrêmement désolée, mais il n’y a rien à y faire. »
La plupart des hommes (pas tous!) se positionnent plus facilement sur ce point de vue. Sans pour autant venir chacun de sa planète, il y a quand même quelques différences entre les hommes et les femmes, entre autres dans ce qui se passe lorsqu’on grandit.
Dès son plus jeune âge, le petit garçon apprend qu’un jour il sera homme et devra être en compétition contre les autres. Déjà tout petit, il est dans la compétition. Dans cette compétition, certains le trouveront idiot et ne l’aimeront pas… Dommage. On apprend plus facilement, comme garçon, qu’il y a des pots cassés. Le problème des garçons est tout autre. Ils ont une tendance à être un peu trop indifférents aux autres et aux émotions qu’ils blessent. Mais ceci est un autre problème et ce n’est pas le sujet qui nous occupe.
Très peu de femmes pourront réagir de cette manière. Elles ont trop appris à plaire et elles donnent beaucoup d’importance à être aimée. On leur a appris qu’une femme sait tenir une maison.
Si le petit Éric se promène avec des vêtements troués, on accusera la mère. Si la maison est mal tenue ou sale, on accusera la femme. D’après une étude faite au Danemark, où les femmes sont pourtant très émancipées, les femmes font toujours en moyenne 80 % du travail au foyer : Ménage, nettoyage, faire à manger, etc. Même si elles travaillent à l’extérieur. C’est maman qui sera la coupable, pas papa. Donc en cas d’un foyer mal tenu, au cas où les enfants ne sont pas nickels, c’est la mère qui ne s’acquitte pas de ses obligations.
Le centre de la famille, en France, au XXI siècle, c’est toujours la mère. C’est elle qui nourrit les enfants, elle qui doit faire tourner un foyer, quels que soient les moyens qu’elle a ou qu’elle n’a pas, c’est elle qui garde la famille groupée. C’est à elle que les enfants viennent lorsqu’ils ont des problèmes, problèmes physiques, psychiques ou de cœur. C’est elle qui désinfecte les égratignures et qui sèche les larmes, qui fait des bisous guérisseurs sur les bleus et nettoie. C’est chez elle que l’homme va se réfugier lorsqu’il a besoin de support ou d’aide. Elle ne peut pas s’excuser en disant qu’elle a eu trop à faire au travail et qu’elle n’a donc pas le temps nécessaire pour s’occuper de sa famille. Car quel est ce genre de femme qui accorde plus d’importance à son travail qu’à sa famille? Un homme peut plus facilement être totalement pris par son travail, en tout cas pour une période assez longue, une femme ?… Non!
C’est toujours les rôles que l’on a dans la France d’aujourd’hui et on n’a pas besoin d’aller au fin fond de la campagne pour voir ce genre de couple. En regardant bien, on en voit beaucoup.
Alors pour pouvoir tenir ce rôle de femme omniprésente, la femme se doit d’être sensible. Elle doit avoir de la compassion. Une femme sans compassion n’est pas une femme, mais un monstre de glace. Et si une femme a de la compassion, elle ne dit pas non!
Car c’est froid de dire « non », c’est impitoyable, c’est égoïste de dire « non »! Si vous dites « non », surtout à une bagatelle, comme rendre un petit service ou garder des enfants, vous êtes mesquine et étroite d’esprit.
D’ailleurs, une femme qui dit non sans ambages sera vue comme agressive, une harpie, une peste qui fait mal aux autres exprès.
C’est donc pour cela, madame, que si vous devez vraiment dire non, il faut le dire en souriant et en plus, il vous faut beaucoup de bonnes excuses toutes prêtes pour pouvoir dire « non ».
Car refuser une demande, c’est répudier une personne.
Et tout ceci, bien que ce soit globalement des principes enfouis dans beaucoup d’entre nous, n’a bien entendu aucun sens!
Beaucoup de femmes doivent apprendre à accepter un « non », c’est un fait. Mais il est également important d’apprendre à dire « non » et, plus difficile encore, il faut aussi apprendre à tenir bon sur son « non ».
Le problème typique rencontré par mesdames est que lorsqu’enfin on a pu dire « non », l’autre essaiera de vous faire changer ce « non » en « bon, tant pis, ben oui alors ».
En gros, le “non” dit par une femme ne sera pas respecté. Surtout si elle n’a pas l’habitude de dire non.
Maintenant, si nous revenons à notre petite histoire avec Annie et Simone.
Annie va dire non, sans explication, sans excuse. La recette est tout simplement de dire :
– Non, prénom, [je suis désolée], mais je ne peux pas [faire/donner ce qui est demandé] aujourd’hui/en ce moment.
Dans le cas cité plus haut, ce sera par exemple :
« – Non Simone, je suis désolée, mais je ne peux pas garder Pierre et Paul aujourd’hui. »
Et c’est tout!
Pas d’excuse. Pas d’explication. Et surtout, n’oubliez pas le “je ne peux pas”.
Et c’est fait.
Maintenant arrive le deuxième problème:
Si Annie peut donc dire non, sans sourire pour s’excuser, sans ton de voix interrogatif, sans agression dans la voix, son problème sera maintenant de tenir bon et de contrer les arguments que Simone va lui envoyer pour la faire changer de point de vue.
Simone utilisera, sûrement même sans y penser, plusieurs méthodes pour faire changer Annie d’avis.
« – Mais, Annie, dira Simone, ils sont gentils, tu le sais bien. J’ai pris leurs crayons de couleur et du papier, ils resteront tranquilles dans un coin… »
Ceci est ce qu’on appelle un argument hors sujet!
Annie n’a pas dit que Pierre et Paul n’étaient pas gentils ou qu’ils allaient faire du bruit. Elle a seulement dit qu’elle ne pouvait pas les garder aujourd’hui.
Annie doit donc maintenant faire deux choses : Elle doit en (1) faire comprendre à Simone qu’elle a bien entendu et compris son objection et en (2) elle répète son « non ». Cela donnera quelque chose du genre :
« – Oui, (1) je sais bien, ils sont très gentils. Là n’est pas le problème, mais (2) je suis désolée, je ne peux pas les garder aujourd’hui. »
La deuxième méthode, que Simone peut utiliser est « l’argumentation autoritaire« . Elle est généralement surtout utilisée par les hommes, mais elle peut être utilisée par les femmes, surtout si elles ont un rôle hiérarchique plus élevé que la personne qui dit non (comme votre mère, tante ou une aînée) :
« – Ecoute, tu me dois un service, je t’en ai rendu plein jusqu’ici! »
Attention! Annie ne doit pas se laisser impressionner et elle ne doit pas céder. Il n’est pas question de gratitude ou d’ingratitude, il n’est pas question de ne pas vouloir, mais il s’agit tout simplement qu’Annie ne peut pas garder ces enfants. Encore une fois, même méthode, Annie doit en (1) faire comprendre à Simone qu’elle a bien entendu et compris son objection et en (2) elle répète son « non ». Cela donnera cette fois quelque chose comme :
« – Oui, bien sûr, (1) tu m’as rendu plein de services et je t’en dois, mais je suis désolée, (2) je ne peux pas garder Pierre et Paul aujourd’hui “.
Attention de ne pas tomber dans le piège de la colère et de commencer à énumérer le nombre de services qu’Annie a rendus à Simone! Ce serait hors sujet, cela envenimerait la situation et rien d’autre.
Enfin, la dernière objection, la plus dangereuse, j’ai nommé : « Le piège de la compassion« . Il est très difficile de ne pas tomber dedans. Simone pourrait dire quelque chose du genre :
« – Tu sais, c’est un gros problème, vraiment! Je n’ai personne d’autre sous la main, tu sais bien que je ne parle plus à ma famille. Tu sais comment ma belle famille est! Cela va faire un drame à la maison… »
Ce n’est pas une question de compassion, c’est une question penser à soi. Encore une fois, la solution est en (1) de faire comprendre à Simone qu’elle a bien entendu et compris son objection et en (2) elle répète son « non ». Cela sera du genre :
« – (1) J’en suis vraiment désolée, vraiment, mais (2) je ne peux vraiment pas garder Pierre et Paul aujourd’hui. »
Nous avons tous envie que nos souhaits soient exaucés, vous aussi. Ceci veut dire que des fois, malheureusement, nous serons déçus. Que nous ne pouvons pas obtenir ce que nous désirons et dans ce cas, il nous faut accepter que ce n’est pas la fin du monde. Pensez-y si un ami ou une amie vous dit « non »!
Il est très important que les femmes apprennent à dire non sans culpabilité. C’est beaucoup plus facile que vous ne le croyez, lorsque vous l’avez essayé une fois.
Donc, la prochaine fois que vous voulez dire « non », faites-le correctement, poliment et sans y ajouter d’excuse débile.
Si on essaie de vous faire changer d’avis, faites comprendre que vous avez bien entendu et bien compris l’objection et que vous répétez votre « non ».
Ne dites pas « non » juste pour le dire, mais dites-le lorsque vous n’avez pas envie de quelque chose. Vous vous sentirez mieux par rapport aux autres, vous remarquerez que l’on vous respecte plus et, plus important, la liberté d’être celle que vous êtes…
Il n’est jamais trop tard pour commencer! (Cyril Malka)
© 1995 – 2019 – Cyril Malka – Adaptation française d’un article publié en version courte dans le journal danois « Fyens Stiftstidende » le 5 décembre 1995 et dans toute sa longueur dans le journal danois « Udfordringen » le 15 et le 29 février 1996. Publié le 24/06-2014 et remanié et mis à jour le 26/03-2019
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