Est-ce que vos fantaisies sexuelles sont normales ?

(03/11-2014) – D’après une nouvelle étude, faire l’amour à deux femmes est une fantaisie commune, alors que faire l’amour à une prostituée, à une personne intoxiquée ou se faire uriner dessus ne l’est pas.

C’est la première fois que des chercheurs définissent les déviations sexuelles. L’étude nous vient du Canada. Elle a été menée par l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.

Pour les chercheurs, même si on trouve des théories à propose des différentes pratiques sexuelles et que le concept de fantaisie atypique soit inclus dans la littérature scientifique, celle-ci n’a en fait jamais décrit exactement de quoi on parle.

On sait ce que sont les fantaisies sexuelles pathologiques : elles comprennent des partenaires non consentants, induisent la douleur ou sont des fantaisies qui sont nécessaires afin de pouvoir obtenir une satisfaction sexuelle.

Mais à part ça, quelles sont les fantaisies normales ? Quelles sont les fantaisies déviantes ?

Pour en avoir le cœur net, les chercheurs ont fait quelque chose d’extrêmement simple : ils ont demandé à la population.

Ils ont recruté 1517 adultes québécois (799 hommes et 718 femmes) d’une moyenne de trente ans d’âge et ils leur ont fait remplir un questionnaire leur demandant de décrire leurs fantaisies sexuelles ainsi que de les décrire en détail.

Et ils ont obtenu des résultats plus qu’intéressants.

L’étude a trouvé que les fantaisies sexuelles varient beaucoup. Mais que quand même, on certaines fantaisies peuvent être considérées comme statistiquement rares, comme avoir des relations sexuelles avec un enfant ou avec un animal.

Ce n’est sûrement pas une surprise pour beaucoup, l’étude confirme qu’en moyenne, les hommes ont plus de fantaisies que les femmes et ils décrivent celles-ci d’une façon plus détaillée et vivante que les femmes.

L’étude indique également qu’une proportion significative de femmes (entre 30 % et 60 %) ont des fantaisies de soumission, bondage, de se faire fesser ou d’être forcée au sexe.

Les chercheurs ont également constaté néanmoins que les femmes — à l’inverse des hommes — ont une limite très claire entre la fantaisie et le désir. L’un et l’autre ne sont pas nécessairement attachés comme ils le sont chez l’homme.

Beaucoup de femmes qui expriment des fantaisies de soumission extrêmes telle la domination par un étranger indiquent clairement qu’elles ne voudraient jamais que ces fantaisies se réalisent.

Par contre, toujours d’après les chercheurs, la majorité des hommes adoreraient que leurs fantaisies (par exemple un plan à trois) devenir réalité.

Comme beaucoup s’y attendent, la présence du conjoint est plus forte dans les fantaisies féminines que masculines. En général, les hommes en couple ont plus de fantaisies liées à des relations extra-conjugales que les femmes.

Les fantaisies masculines sont très centrées autour de regarder des transsexuelles, du sexe anal entre hétérosexuels et la fantaisie de regarder son partenaire avoir des relations sexuelles avec un autre homme.

L’étude est donc en mesure de donner une explication au succès d’un livre comme cinquante nuances de gris (Fifty Shades of Grey) chez les femmes.

Les chercheurs sont emballés par leurs résultats et sont en ce moment en train de conduire des analyses statistiques sur les mêmes données afin de démontrer l’existence de sous-groupes d’individus basés sur des combinaisons de ces fantaisies.

Par exemple, les gens qui ont des fantaisies de soumissions rapportent également des fantaisies de dominations. Ces deux thèmes ne s’excluent pas l’un l’autre, bien au contraire. (Cyril Malka)

L’étude est publiée dans The Journal of Sexual Medicine et vous pouvez la trouver ici => https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/jsm.12734/pdf

© 2014 – Malka

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