Les jeux vidéo violents ne rendent pas les joueurs agressifs

(06/07-2017) – D’après une étude le comportement violent de certains joueurs serait le résultat du sentiment d’échec et non du contenu.

Les jeux vidéo centrés autour d'histoires violentes ou de missions dangereuses comme World of Warcraft, Grand Theft Auto ou Overwatch ont souvent été accusés de développer un comportement violent chez les joueurs.

Une étude suggère qu'au contraire, le comportement hostile viendrait plutôt du sentiment d’échec et de la frustration du joueur plutôt que du contenu lui-même.

Tout joueur ayant jeté sa souris au loin connaît cette émotion intense de colère qui est l'expression d'une situation frustrante. C’est ce qu’on appelle, en langage gamer « rage-quitting » (quitter le jeu en rage). Dans le monde des gamers, on trouve régulièrement des joueurs qui insultent les autres dans les jeux de guerres ou dans certaines missions ou donjons. On les appelle des « ragers », ou des « rageux ». Ce sont des personnes qui vivent mal leur frustration et qui deviennent agressives.

On ne rencontre pas ce comportement que dans l’univers des jeux vidéo. On peut aussi le rencontrer dans le domaine du sport d’équipe, quel qu'il soit, lorsqu'une équipe perd un point ou un match à cause de l’erreur d’un joueur.

Ce n’est pas le jeu en lui même qui mène à l’agression, c’est lorsque les joueurs ressentent qu’ils ne contrôlent pas l’issue du jeu qui mène aux agressions.

Dans l’étude qui a été menée, il en est ressorti que lorsque les compétences d’un sujet sont pressées au maximum, ceux-ci deviennent agressifs. Et cela, que le jeu soit violent ou pas.

Afin de pouvoir comprendre quels aspects du jeu mènent à l’agression, les chercheurs ont manipulé l’interface, les contrôles et les niveaux de difficulté de différents jeux vidéo. Certains violents, d’autres non violents. Près de 600 collégiens ont ensuite participé à des expériences menées dans six laboratoires différents.

L'une des expériences commençait par demander aux joueurs de garder les mains dans un grand bol d’eau douloureusement froide pendant 25 secondes. On leur a fait croire que ces 25 secondes avaient été déterminées par le participant précédent alors qu’en fait tous les participants ont eu la même durée.

Puis, ces mêmes participants ont joué une partie de Tetris. Cette partie pouvait être très facile ou extrêmement difficile.

Après leur partie, les participants ont cru pouvoir décider du temps que le prochain joueur devait garder ses mains dans l’eau froide.Les joueurs ayant joué la partie difficile de Tetris ont, en moyenne, assigné dix secondes de plus d’eau froide aux autres participants que ceux qui ont joué la version facile.

Au travers de différentes expériences de ce genre, avec des jeux faciles ou difficiles, violents ou non-violents et les tests d’agression, les chercheurs ont pu conclure que ce qui rendait les joueurs violents n’était ni l’histoire ni la violence du jeu, mais bel et bien le sentiment de ne pas pouvoir contrôler le jeu et les sentiments de frustration.

Il s’agit ici d’une étude importante qui réoriente le débat de la violence dans les jeux vidéo. Les conclusions du genre « les jeux violents mènent à la violence » sont peut-être un peu trop simplistes. Des jeux non violents comme Tetris ou Candy Crush peuvent parfaitement rendre les joueurs plus agressifs qu’après une partie de World of Warcraft, tout simplement si le jeu est trop compliqué ou mal conçu (Cyril Malka).

© 2014 – 2017 – Malka – Article du 08/04-2014 rédigé et mis à jour le 06/07-2017.

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