Les réunions épuisent… ceux qui aiment travailler

(12/05-2015) – D’après une étude publiée dans Journal of Applied Psychology (vol. 91 nº 1), les réunions au travail épuisent certains employés. Les plus touchés sont les employés actifs qui aiment leur travail, nous dit-on dans cette étude.

Pour certains employés, la réunion est une interruption de leur travail et elle a un effet négatif. Ce point de vue n’a jusqu’ici jamais été incorporé dans la documentation qui traite des réunions.

L’étude menée par le docteur en psychologie Steven G. Rogelberg, de University of North Carolina (Charlotte) a porté sur 980 participants aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Australie. Les participants devaient répondre à certaines questions sur les réunions auxquelles ils avaient participé, ainsi que la durée de ces réunions, leur fréquence et leur efficacité.

Rogelberg a aussi mesuré le niveau d’envie d’accomplissement des employés en utilisant le test Motivational Orientation Inventory. Ce test est composé d’assertions, par exemple : « Je me fixe des buts personnels afin d’accomplir le plus de travail possible », et on demande au participant de noter s’il est tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord, etc.

D’après les résultats, les personnes très actives et très focalisées sur des buts à accomplir et sur des tâches à effectuer sont plus atteintes par les réunions que les autres. Plus ces personnes ont participé à des réunions et plus elles se sont senties mal dans leur emploi. Elles ont perdu beaucoup d’enthousiasme et d’efficacité. Peut-être, car elles ressentaient ces réunions comme une interruption du travail qu’elles devaient accomplir pendant la journée et cela les stresse.

Pour les employés moins intéressés par leur travail et moins actifs , les réunions sont plutôt vues comme positives, voire bienvenues. Grâce à  ces réunions, ces employés peuvent plus facilement structurer leur journée ou être sociables.

D’après Rogelberg, les employés ont une tendance à dire publiquement qu’ils n’aiment pas les réunions, mais si on leur demande de donner une note d’un à cinq à une réunion (cinq étant la note la meilleure note), les réunions obtiennent en général une note moyenne de 3,5. C’est-à-dire moyennement positive.

Rogelberg se demande si cette tendance est une réflexion du désir des employés de paraître individuels dans leur travail. Il note : « Il est socialement inacceptable de dire qu’on aime les réunions à moins que quelqu’un d’autre ne le dise en premier ».

De plus, les participants qui sont cadres supérieurs ont une tendance à voir les réunions d’un œil plus positif que les employés. Rogelberg pense que ces personnes considèrent les réunions comme positives et efficaces, car ils parlent beaucoup. Ils ne sont donc pas très attentifs aux pièces manquantes du puzzle et ne voient que leur habileté à diriger une réunion.

« – Ceci crée des zones d’ombre et les empêche d’analyser de façon critique leurs capacités de mener une réunion », explique Rogelberg. (Cyril Malka)

© 2006-2015 – Malka (Article du 18/08-2006, retravaillé et mis à jour le 12/05-2015)

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